En France, les lieux de culte ont rouvert ce dimanche, avec une capacité d'accueil fixée à 30 personnes maximum. Les évêques catholiques ont obtenu, via le Conseil d'Etat, que le gouvernement revoit son décrêt définissant la jauge.
En France, les lieux de culte ont rouvert ce dimanche, avec une capacité d'accueil fixée à 30 personnes maximum. Les évêques ont obtenu, via le Conseil d'Etat, que le gouvernement revoit son décrêt définissant la jauge.
Un dimanche matin à Paris. Des fidèles se pressent pour assister à la messe en l"église Notre-Dame-des-Champs dans le VIème arrondissement de Paris. En fait, ils ne se pressent pas tant que ça, car seules 30 personnes peuvent entrer dans l'église.
C'est la règle définie par le gouvernement français pour les lieux de culte, autorisés depuis ce dimanche à accueillir à nouveau du public.
Mais comment appliquer cette jauge de 30 personnes ?
« M. Le curé a fait comme il a fait pour le premier confinement : limiter le nombre de places, raconte Jean, un des paroissiens. Po__ur éviter que les gens viennent et soient refoulés, il a pris un système d'inscription comme c'est le cas dans les théâtres. » Le retraité présente une feuille sur laquelle est inscrit son numéro et un numéro. Muni de ce précieux sésame, il a pu entrer dans l'église et assisté à la messe dominicale.
Les églises et les centres commerciaux
Mais dans de nombreuses paroisses, à Paris ou à Lourdes, des voix se sont élevées pour critiquer cette limitation à 30 du nombre de personnes pouvant assister aux cérémonies religieuses.
« _Quand une église peut contenir 15 personnes, la jauge à 30 est trop grande. _Mais quand une église comme la basilique Saint-Pie X peut contenir 20 000 personnes, cette jauge apparaît comme absurde », se désole Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur du sanctuaire de Lourdes.
« Les évêques de France avaient proposé un protocole sanitaire extrèmement strict dans lequel ils se fondaient sur la superficie notamment des églises, ajoute-t-il_. Et peut-être est-il sage de tenir compte de cette donnée plutôt qu'un chiffre arbitraire. Par ailleurs, dans d'autres lieux comme les centres commerciaux, le nombre des personnes est bien plus important que le nombre de personnes dans les églises._ »
La décision du Conseil d'Etat
Le Conseil d'Etat, saisi samedi par la Conférence des Évêques de France (CEF), leur a donné gain de cause ce dimanche.
Si le juge administratif a reconnu que l'épidémie "continue à mettre en tension l'ensemble du système de santé" et que "l_a nécessité de réglementer les conditions d'accès et de présence dans les établissements de culte est établie_", les dispositions récentes mises en oeuvre par le gouvernement n'ont pas été jugées adaptées.
"Il ne résulte pas de l'instruction que l'interdiction absolue et générale de toute cérémonie religieuse de plus de trente personnes (...) serait justifiée par des risques qui sont propres à ces cérémonies", a-t-il tranché.
La plus haute juridiction administrative française a donc donné trois jours au gouvernement pour revoir son décret fixant la jauge du public pour les offices religieux.