Policiers français en colère : doléances et méfiance

Manifestation de policiers contre les propos du président Macron à Bordeaux, 17/12/2020
Manifestation de policiers contre les propos du président Macron à Bordeaux, 17/12/2020 Tous droits réservés MEHDI FEDOUACH/AFP or licensors
Par euronews avec AFP
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Depuis plusieurs jours, les policiers manifestent un peu partout en France pour exprimer leur ras-le-bol au gouvernement. Selon un sondage Opinion Way paru ce matin, près d'une jeune sur deux disent ne pas leur faire confiance.

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C'est toute sirène hurlante qu'une centaine de policiers est arrivée jeudi soir sur le parvis de l'Hôtel de ville de Bordeaux ... Aucune urgence, sinon celle de protester avec grand bruit contre les propos d'Emmanuel Macron et d'exprimer leur ras-le bol comme le font des centaines d'autres un peu partout en France depuis plusieurs jours. Ils ont voulu marquer les esprits avant la réunion de leurs représentants ce vendredi avec le ministre de l'intérieur à Paris.

Entre les propos du président Macron sur la police coupable de contrôles au faciès et/ou de violences inadaptées, les différentes affaires de violences policières qui occupent la Une des médias français et la révision de l'article 24 de la loi sur la sécurité globale, policiers et gendarmes se sentent lâchés :

"On se sent trahis par nos instances. C'est le problème que nous posent ces déclarations, on attend de l'Etat, de notre ministre, de notre président, un soutien et on a l'impression que ce soutien se dérobe de plus en plus sous nos pieds" a déclaré Philippe Dosba, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance Police nationale.

Conflits sociaux, pandémie, terrorisme, la charge est lourde, alors les consignes des syndicats de police sont claires explique encore Philippe Dosba :

"On invite juste nos collègues à ne plus prendre de risques et de ne plus prendre d'initiative de quelque chose qui pourrait leur retomber dessus derrière. C'est-à-dire que s'ils font un contrôle de couvre-feu qui ne se passe pas bien, il ne faut pas insister car ils seront filmés, ils seront stigmatisés de toute façon quoiqu'il se passe, donc on leur demande juste de se protéger pour éviter de s'exposer inutilement."

La police est en souffrance et comme pour enfoncer le clou, selon un sondage de l'institut Opinion Way paru ce vendredi, seulement 1 jeune sur 2 âgé de 18 à 30 ans fait confiance à la police alors que 79 % d'entre eux estiment que les violences policières sont une réalité.

48 % des 18-30 ans considèrent également que la police est raciste, mais ils relativisent car 65 % des jeunes interrogés estiment aussi que ces dérives ne sont le fait que d'une fraction infime des forces de l'ordre.

De quoi panser un peu les blessures des policiers et gendarmes français.

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