Covid-19 : "La situation ne justifie pas à ce jour" un nouveau confinement en France

Le Premier ministre français, lors d'une conférence de presse sur la Covid-19, le 4 février 2021 à Paris
Le Premier ministre français, lors d'une conférence de presse sur la Covid-19, le 4 février 2021 à Paris Tous droits réservés MARTIN BUREAU/AFP
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Par euronews avec AFP
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Toutefois, le Premier ministre français a ajouté que l'exécutif n'hésiterait "pas à prendre (ses) responsabilités" en cas de "dégradation forte et rapide" comme dans l'île de Mayotte où le gouvernement a ordonné un reconfinement généralisé pendant au moins trois semaines.

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Pas de nouvelles mesures en France, mais prudence. Juste avant le début des vacances scolaires, le gouvernement a renouvelé son appel à la vigilance sur fond de progression des variants plus contagieux du coronavirus, en promettant aussi de nouveaux rendez-vous pour la vaccination.

Alors que le variant britannique avait été mesuré à 3,3% parmi tous les cas positifs les 7 et 8 janvier, il se situait à près de 14% en France au 27 janvier, selon les autorités sanitaires françaises.

Pas de reconfinement en France métropolitaine

"Ces variants ne constituent pas une menace potentielle mais bien réelle", a prévenu le Premier ministre français lors d'un point de presse en fin de journée, en réaffirmant qu'ils "peuvent conduire à des flambées épidémiques" comme au Royaume-Uni, en Irlande ou au Portugal.

Pour autant, "la situation ne justifie pas à ce jour" un nouveau confinement, a indiqué Jean Castex, tout en affirmant que l'exécutif n'hésiterait "pas à prendre (ses) responsabilités" en cas de "dégradation forte et rapide" des indicateurs sanitaires.

"Un nouveau confinement ne peut s'envisager qu’en tout dernier recours", a insisté le Premier ministre, en appelant à "la mobilisation des Français". "L’objectif que nous devons nous fixer, ce n’est pas de retarder cette échéance, c’est de tout mettre en œuvre pour l’éviter", a-t-il martelé.

Ce confinement a cependant été décidé à dans le département de Mayotte, dans l'océan Indien, à compter de vendredi et pour une durée de trois semaines, pour lutter contre la propagation des variants, a annoncé le ministère des Outre-mer.

"Testez-vous !"

Afin de freiner la propagation du Covid-19, le chef du gouvernement a également préconisé les tests. "Il y a peu de grippe en ce moment. Si vous avez de la fièvre, des maux de tête, la probabilité que vous ayez la Covid est grande : au moindre doute, faites-vous tester". 

Il a demandé à ceux qui seraient positifs de "s'isoler immédiatement". 

1,7 millions de rendez-vous supplémentaires pour se faire vacciner

Le Premier ministre a aussi promis l'ouverture "dans les prochains jours" d'1,7 million de rendez-vous supplémentaires fin février et mars, pour des premières injections de vaccins contre le Covid-19. Cette prise de rendez-vous a pris des airs de parcours du combattant pour les personnes âgées ces dernières semaines et des milliers ont dû être reportés à cause d'une baisse des approvisionnements.

"Nous gardons pour objectif de proposer la vaccination à toutes les personnes de plus de 65 ans d'ici le mois de mai et d’avoir couvert tous les Français adultes d'ici la fin de l’été", a ajouté Jean Castex, confirmant l'objectif fixé mardi soir par Emmanuel Macron.

Mercredi soir, environ 1,6 million de personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin, et 102 000 les deux doses.

"Ni accalmie, ni explosion"

Avec 23 000 et 26 000 nouveaux cas comptabilisés mardi et mercredi, la circulation du virus SARS-CoV-2 ne faiblit toujours pas en France et la situation reste tendue dans les hôpitaux, où sont accueillis près de 28 000 patients touchés par le Covid-19, un niveau proche des pics des vagues de l'automne et du printemps (33 000 et 32 000).

Parmi eux, plus de 3 200 malades sont soignés dans les services de réanimation, un niveau inférieur aux deux précédents pics (4 900 à l'automne, 7 000 au printemps), mais certaines régions, comme la Provence-Alpes-Côte d'Azur, sont proches de la saturation.

"Aujourd’hui, 6 malades sur 10 accueillis dans nos services de réanimation sont des malades de la Covid, ce qui oblige nombre de nos hôpitaux à décaler des soins moins urgents pour libérer des lits", a ajouté Jean Castex.

Alors que les vacances scolaires démarrent ce week-end pour un tiers de la France (zone A), le Premier ministre a invité "à la plus grande prudence durant ces congés, pour celles et ceux d'entre vous qui pouvez en prendre".

Le gouvernement a aussi insisté sur le recours au télétravail, en recul.

L'exécutif a renoncé en fin de semaine dernière à imposer un troisième confinement, mais il a renforcé les mesures qui s'ajoutent au couvre-feu à 18H00 en vigueur depuis bientôt trois semaines, en restreignant les possibilités de voyager à l'étranger et en décidant la fermeture des grandes surfaces commerciales (plus de 20 000 mètres carrés). De plus, les bars, restaurants et lieux culturels sont toujours fermés depuis la fin du mois d'octobre.

Sans confinement, l'Insee a prévu jeudi une croissance d'1,5% au premier trimestre 2021, après une récession de 8,3% en 2020, année qui a vu la destruction nette de 691 000 emplois.

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La crise sanitaire a cependant profité aux ventes en ligne, qui ont atteint 112 milliards d'euros en France en 2020, soit une progression de 8,5% sur un an, qui a fait passer le poids du e-commerce dans le commerce de détail de 9,8% à 13,4%, selon un bilan annuel de la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance.

Un effet vacances ?

Cette semaine, une source proche de l'exécutif indiquait à l'AFP que les vacances scolaires étaient plutôt analysées comme un facteur positif, cette période impliquant une baisse des brassages dans les écoles et au travail.

Un effet vacances ? "Je serais assez réservé", tempère Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'université de Montpellier.

"D'une part, ce ne sont pas des vacances simultanées, donc on aura un effet qui sera lissé sur les trois semaines. D'autre part, si les vacances d'octobre ont donné lieu à une baisse, celles de Noël c'était plutôt dans l'autre sens", ajoute-t-il.

Selon cet épidémiologiste, "le variant britannique ne contribue pas encore énormément à la circulation du virus", mais quand ce sera le cas, "ce ne sont pas les mesures à la marge qu'on prend actuellement qui pourront nous prémunir".

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"Si l'objectif est toujours d'éviter la saturation hospitalière, il faut se rendre à l'évidence, une réponse sanitaire plus précoce est souhaitable, alors que si l'on attend, il faudra confiner plus longtemps", explique-t-il.

Pour les seuls trois premiers jours de la semaine, 1 218 malades du Covid-19 sont décédés à l'hôpital, portant le total des morts depuis le début de l'épidémie à 77 595.

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