France : un apprenti boulanger guinéen sauvé de l'expulsion

Mamadou Yaya Bah prépare du pain aux côté de Patricia Hyvernat à la Chapelle du Châtelard dans l'Ain
Mamadou Yaya Bah prépare du pain aux côté de Patricia Hyvernat à la Chapelle du Châtelard dans l'Ain Tous droits réservés JEFF PACHOUD/AFP or licensors
Par Anne Devineaux avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

La préfecture de l'Ain a revu le dossier du jeune migrant après la médiatisation de son histoire et la grève de la faim de son employeuse

PUBLICITÉ

Un bout de papier brandi comme une victoire. "Grâce à Patricia, ma vie en France est sauvée", déclare Mamadou Yaya Bah. Ce jeune migrant guinéen apprenti boulanger devait être expulsé de France. La préfecture de l'Ain lui a finalement remis un récépissé de demande de titre de séjour.

Un épilogue heureux pour une histoire largement médiatisée en France grâce à la mobilisation de la boulangère qui l'avait pris en apprentissage. Face au blocage de l'administration, Patricia Hyvernat avait suivi une grève de la faim pendant quinze jours. 

La boulangère, installée à La-Chapelle-du-Châtelard, une petite commune rurale de l'Ain, a perdu près de dix kilos mais ne regrette pas son action coup de poing.

"Yaya, c’est la seule personne qui nous a demandé de venir ici en apprentissage, parce que l’on est à la campagne, parce que c’est un travail. Il faut être extrêmement courageux, on travaille une bonne partie de la nuit. Pour lui, ça ne lui pose pas de problème, donc oui on est très contents.", réagit Patricia Hyvernat.

Avec ce début de régularisation, l'horizon du jeune Guinéen âgé de 20 ans est désormais ouvert. "Ça m'apporte beaucoup de droits que je n’avais pas avant : le droit de me former professionnellement, le droit de travailler, le droit de rester sur le sol français, le droit de vivre sereinement sans peur ni crainte", explique-t-il.

Mamadou était arrivé en France à 16 ans. Il est revenu annoncé la bonne nouvelle dans le centre Emmaüs qui l'avait hébergé. Parmi les personnes présentes, Stéphane Ravacley, un boulanger du Doubs, qui avait lui aussi mené une grève de la faim qui avait empêché l'expulsion de son apprenti également guinéen, Laye Fodé Traoré.

"On a de jeunes migrants qui ont faim de travailler, qui ont faim de vivre et on ne nous permet pas de les accepter jusqu’à la fin. On nous demande de les prendre, puisque l’on nous demande de faire des apprentissages, et on nous les retire après. C’est mon discours depuis le début. C’est anormal", conclut-il.

Patricia espère que Mamadou sera en mesure de reprendre son affaire d'ici quelques années. Le jeune homme vient également de fonder un collectif pour venir en aide à d'autres jeunes migrants sans-papiers.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Après l’attentat à Moscou, la peur d’une résurgence du terrorisme dans les pays européens

45 000 volontaires vont être formés à l'approche des Jeux Olympiques de Paris

Harcèlement de rue : une application qui indique les "lieux sûrs" aux victimes