L'énergie nucléaire défendue par l'agence chargée de la surveiller

11 mars 2011, 15 h 41 : une vague de 15 mètres inonde la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
Une décennie s'est écoulée depuis au Japon.
Cet événement est à ce jour le pire accident nucléaire depuis la catastrophe de Tchernobyl en 1986. Et il a porté un coup de massue à la confiance de la population et des autorités en l'énergie nucléaire.
Dix ans après, Rafael Grossi, chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique, nous explique que le nucléaire a pourtant toujours un rôle à jouer, et que tout est une question de sécurité :
"C'est une énergie dont l'émission de gaz à effet de serre est pratiquement nulle. Elle a donc un rôle à jouer, oui. Le problème, et c'est pourquoi je trouve intéressant que cette question soit soulevée dans le cadre du dixième anniversaire de Fukushima, le problème c'est que cela doit être fait avec les plus hauts critères de sécurité."
Mais l'énergie nucléaire s'accompagne de déchets qu'il faut gérer.
Comment les traiter en toute sécurité ? De plus en plus nombreux sont ceux qui se demandent si l'énergie nucléaire est bien la voie à suivre. L'Allemagne par exemple n'en veut plus, ce qui n'est pas le cas de la France.
"C'est une question, je pense, plus d'image et d'acceptation sociale que de technologie. Technologiquement, les solutions pour traiter les déchets sont là et il s'agit simplement de les mettre en œuvre. Il n'y a rien qui l'empêche, il n'y a pas d'impossibilité. Ce n'est pas une énergie qui manque de vision ou de plan pour le traitement de ces ressources" explique encore Rafael Grossi.
La catastrophe de Fukushima a obligé le secteur nucléaire mondial à adopter de nouvelles mesures de sécurité, et cela a entraîné une augmentation importante des coûts. Aujourd'hui, les énergies renouvelables, moins dangereuses et devenues plus abordables, offrent une réelle alternative.