UE/Turquie : rapprochement fragile à Ankara

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel Tous droits réservés Burhan Ozbilici/AP
Par euronews
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Ursula von der Leyen et Charles Michel ont transmis au président Erdogan les "inquiétudes" de l'UE concernant les droits humains en Turquie, tout en ouvrant la porte à une amélioration des relations bilatérales.

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Un réchauffement fragile des relations a été amorcé ce mardi à Ankara entre l'UE et la Turquie. Ursula von der Leyen et Charles Michel ont transmis au président Erdogan les "inquiétudes" de l'UE concernant les droits humains en Turquie, tout en ouvrant la porte à une amélioration des relations bilatérales.

Les dirigeants de l'UE, Ursula von Der Leyen et Charles Michel, ont accepté l'invitation du président turc après une année 2020 mouvementée entre les 27 et leur voisin oriental, marquée par des tensions en méditerranée et des différends au sujet du conflit en Libye.

Dans leurs bagages, les Européens ont apporté un "agenda progressif, proportionnel et réversible" : ils ont notamment mis sur la table un nouvel accord sur les migrations et une possible réouverture des négociations sur l'union douanière.

Si l'apaisement des tensions en Méditerranée orientale semble avoir décidé Bruxelles à faire un pas vers la Turquie, la confiance entre les deux parties reste pourtant limitée.

"La Turquie doit respecter les règles et les normes internationales en matière de droits de l'homme, auxquelles le pays s'est d'ailleurs engagé en tant que membre fondateur du Conseil de l'Europe. Je suis profondément inquiète du fait que la Turquie se soit retirée de la Convention d'Istanbul", a déclaré Ursula von Der Leyen.

L'UE "n'hésitera jamais à attirer l'attention sur les développements négatifs et cela vaut également pour les actions unilatérales contre des États membres de l'UE comme la Grèce ou Chypre", a prévenu la présidente de la Commission européenne.

Je suis profondément inquiète du fait que la Turquie se soit retirée de la Convention d'Istanbul.
Ursula von Der Leyen
Présidente de la Commission européenne

L'UE intransigeante sur les droits de l'homme

A l'heure du rapprochement, les entorses à l'Etat de droit en Turquie effrayent Bruxelles, alors que le président Erdogan n'ayant montré aucune volonté de ralentir la vague d'autoritarisme. Les détentions d'opposants politiques se poursuivent : la veille de la réunion, 10 amiraux à la retraite ont été arrêtés pour avoir critiqué le gouvernement.

"Le jeu a été très clair avec le président Erdogan depuis le début, en fait depuis 2018 quand il est allé en France et en Allemagne la même année. Ce qu'il veut, c'est discuter uniquement des réfugiés et des questions économiques et laisser l'État de droit de côté", résume Marc Pierini de la fondation Carnegie Europe.

"Je pense qu'Ursula von Der Leyen a été très claire. Elle a soulevé plusieurs problèmes, mais elle a aussi dit qu'elle n'avait pas de réponse. Le changement de ton du côté européen est assez clair, je ne détecte pas de changement de ton du côté turc à ce stade", conclut l'analyste.

Le président du Conseil européen Charles Michel a pour sa part indiqué que les dirigeants de l'UE réévalueront la situation avec la Turquie lors de leur sommet en juin prochain.

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