Tourisme : les craintes de Madrid et Lisbonne face au variant delta

Tourisme : les craintes de Madrid et Lisbonne face au variant delta
Tous droits réservés Sakchai Lalit/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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À peine lancée, la saison estivale en Espagne et au Portugal est déjà fragilisée par la propagation du variant delta du Covid-19.

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À peine lancée, la saison estivale en Espagne et au Portugal est déjà fragilisée par le variant delta du coronavirus. Le gouvernement français a conseillé jeudi à ses ressortissant d'éviter de se rendre dans ces deux pays, ce qui inquiète les professionnels du tourisme.

Notre fréquentation c'est le tourisme international à 100%".

"Ceux qui n'ont pas encore réservé leurs vacances, évitez l'Espagne, le Portugal dans vos destinations, c'est un conseil de prudence", a déclaré le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, sur la télévision publique France 2.

"C'est une recommandation sur laquelle j'insiste, il vaut mieux rester en France ou aller dans d'autres pays (...), on a une situation qui est particulièrement préoccupante", a-t-il ajouté, tout en soulignant que ces destinations restaient autorisées. "Attention, on va les décider dans les prochains jours, mais nous pourrons avoir des mesures renforcées", a-t-il précisé, en évoquant le Conseil de défense français prévu lundi.

Ces propos tenus au début des vacances d'été ont suscité interrogations et réserves, d'autant que l'Espagne et le Portugal sont des destinations prisées par les Français.

"Ils déconseillent, ça veut dire quoi concrètement ? Soit il y a une fermeture claire des frontières, soit on ne dit rien", s'indigne Didier Arino, directeur général de Protourisme.

"La destination refuge, c'est nos voisins du Sud de l'Europe : l'Espagne, le Portugal, l'Italie. Tous ceux qui avaient déjà réservé et une grande partie de ceux qui envisageaient de partir le feront, mais ceux qui n'avaient pas réservé vont hésiter à partir. Cela risque d'avoir une forte incidence sur les réservations de dernière minute", a-t-il déploré.

"Nous sommes affectés à 100%. Fondamentalement en août notre fréquentation c'est le tourisme international à 100%" a réagi Alejandro Valcarel, directeur d'une école de surf à Barcelone. "C'est synonyme de fermeture si le tourisme baisse" se désole Nieves Blanco, propriétaire d'un bar dans la capitale catalane. "Nous ne pourrons pas continuer".

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Des estivants marchent sur la plage de Benidorm en Espagne, le 25 juin 2021Alvaro Barrientos/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved

Madrid et Lisbonne réagissent

"Nous devons tous agir avec beaucoup de prudence et concertation entre partenaires européens. Attiser des angoisses, des peurs, cela n'aide pas du tout. Ce qui sert, c'est de se concerter et agir après réflexion", a déclaré pour sa part l'ambassadeur d'Espagne en France, José Manuel Albares Bueno.

Le ministre français des Affaires étrangères "Jean-Yves Le Drian vient demain en visite officielle à Madrid et nous allons parler avec lui", a-t-il ajouté, insistant sur le fait que l'Espagne affichait un fort taux de vaccination. "Les mesures que nous prenons à l'entrée du pays sont complètement conformes et prises en concertation avec nos partenaires européens".

Côté portugais, reconnaissant que la situation sanitaire de son pays s'était "aggravée", le ministre des Affaires étrangères Augusto Santos Silva a fait valoir que "les inquiétudes d'un État ami comme la France" étaient "compréhensibles".

"Il s'agit d'un conseil", a-t-il indiqué à l'agence Lusa, précisant que les membres de la communauté portugaise de France pouvaient rentrer chez eux car ces voyages figurent parmi les déplacements jugés essentiels.

Mais le gouvernement français a semblé rétropédaler dans la journée. Interrogé sur les déclarations de M. Beaune, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a refusé de se prononcer, arguant qu'il n'était "ni ministre de la Santé, ni ministre des Affaires étrangères".

Le secrétaire d'Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a lui aussi tenté de calmer les esprits sur la radio RTL : "Notre message depuis plusieurs semaines n'a pas varié, un message de vigilance et de prudence y compris dans l'organisation des vacances".

Clément Beaune est par ailleurs revenu sur la situation sur le continent. "Il faut être prudent (...). La pandémie n'est pas finie", a-t-il estimé. "Un pays comme la Grèce qui avait sans doute fait preuve d'un peu de laxisme ces dernières semaines a renforcé son dispositif de contrôle à l'entrée, tant mieux", a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni, lui, entrouvre sa porte aux touristes

L'aéroport londonien d'Heathrow va tester la mise en place de files rapides pour les voyageurs entièrement vaccinés contre le Covid-19, avant une décision attendue du gouvernement de lever la quarantaine pour les arrivées en provenance de certaines destinations.

Dans le cadre d'un programme pilote qui sera lancé cette semaine, les passagers de certains vols en provenance de destinations parmi lesquelles Athènes, New York ou Los Angeles, pourront télécharger leur certificat de vaccination contre le coronavirus avant d'embarquer.

A leur arrivée à l'aéroport d'Heathrow, ils seront dirigés vers des files d'attente dédiées pour accélérer leur passage devant les services d'immigration.

Cette décision intervient avant une annonce attendue jeudi du ministre des Transports, Grant Shapps, sur la fin de l'obligation d'observer une quarantaine pour les voyageurs venant de pays placés sur liste "orange", dont de nombreuses destinations touristiques européennes comme la France, l'Espagne et l'Italie.

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Selon le quotidien The Times, le Premier ministre Boris Johnson serait favorable à la mise en place de cet assouplissement dès le 19 juillet, date à laquelle l'essentiel des restrictions restantes liées au virus doivent être levées en Angleterre.

"Ce programme pilote nous permettra de montrer que les contrôles de vaccination avant le départ et à l'arrivée peuvent être effectués en toute sécurité à l'enregistrement, afin que les passagers entièrement vaccinés puissent éviter la quarantaine à partir du 19 juillet", a déclaré le directeur général d'Heathrow, John Holland-Kaye.

Heathrow comme les compagnies British airways et Virgin atlantic pressent le gouvernement d'annoncer sans tarder ces assouplissements aux frontières, alors que plus de 64% de la population adulte au Royaume-Uni est complètement vaccinée contre le Covid-19.

"Le Royaume-Uni est déjà en retard sur les États-Unis et l'UE et poursuivre une approche trop prudente envers les voyages internationaux aura un impact supplémentaire sur la reprise économique et les 500 000 emplois au Royaume-Uni qui sont en jeu", a déclaré le directeur général de Virgin Atlantic, Shai Weiss.

Le ministre de la Santé, Sajid Javid, a annoncé mardi qu'à partir du 16 août, les adultes considérés comme des cas contacts, qui ont reçu deux doses de vaccin contre le coronavirus depuis au moins deux semaines, échapperont à une période de dix jours d'isolement.

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Paul Charles, directeur général du cabinet de conseil en voyages The PC Agency, a déclaré au Sun qu'il serait "inutile" de lever la quarantaine pour les voyageurs entièrement vaccinés venant de pays sur liste orange à la même date, "car la saison des vacances d'été aura été presque totalement perdue - comme des dizaines de milliers d'emplois."

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