La bataille européenne sur l'Etat de droit reprend

Rencontre entre la vice-présidente de la Commission européenne et le Premier ministre polonais
Rencontre entre la vice-présidente de la Commission européenne et le Premier ministre polonais Tous droits réservés JANEK SKARZYNSKI/EC - Audiovisual Service
Par Sandor ZsirosEuronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

La Commission européenne rappelle à la Pologne le respect des valeurs de l'UE. Mais les eurodéputés dénoncent l'attentisme de l'institution face aux atteintes répétées par Varsovie et Budapest.

PUBLICITÉ

Parler en tête à tête de démocratie et de justice. C'était le sens de la rencontre lundi entre la vice-présidente de la Commission européenne et le Premier ministre polonais. La responsable tchèque Vera Jourova s'est inquiétée de voir Varsovie s'éloigner des valeurs de l'UE.

Lors de ce déplacement elle a voulu rappeler aux autorités polonaises la primauté du droit européen alors que la Pologne conteste les décisions de la Cour de justice de l’Union. Vera Jourova a aussi défendu la liberté d'informer à l'occasion de la remise du Prix de la liberté d’expression à Gdansk. "Le prix récompense ceux qui ont le courage d'élever la voix, de défendre les plus faibles, de surveiller ceux qui sont au pouvoir (…) cela nécessite beaucoup de courage", a-t-elle insisté.

MATEUSZ SLODKOWSKI/EC - Audiovisual Service
La vice-présidente de la Commission a relayé son discours lors de la cérémonie du Prix de la liberté d'expression à GdanskMATEUSZ SLODKOWSKI/EC - Audiovisual Service

Les eurodéputés veulent aussi faire entendre leurs voix. Ils menacent de poursuivre la Commission européenne pour manquement face aux attaques contre les valeurs fondamentales en Hongrie. L'élue néerlandaise Sophie in't Veld dénonce le manque de courage de l'institution face à Budapest et Varsovie. La libérale demande à la Commission de ramener la Hongrie et la Pologne dans le rang faute de quoi elle devra en subir les conséquences. "La répercussion ultime serait la démission (de la Commission). Je ne pense pas que nous atteindrons ce point là mais par exemple le Parlement doit maintenant poursuivre rapidement la Commission devant la justice et ne pas attendre encore trois ou quatre mois ou plus pour prendre une décision", explique-t-elle.

L'eurodéputée réclame un changement en profondeur de l'UE. Sophie in't Veld souligne que les Etats membres frondeurs ont les moyens juridiques pour empêcher toutes les mesures de rétorsion à leur encontre. "Je pense que dans une démocratie il faut toujours un équilibre et des contre-pouvoirs, une forme de surveillance et de la responsabilité et cet élément manque. Le Conseil européen n'est responsable devant personne et ils prennent pourtant toutes les décisions", dénonce Sophie in’t Veld.

Dans un tweet la ministre hongroise de la Justice critique l'attitude du Parlement européen, accusé de vouloir influencer la Commission concernant la question de l'Etat de droit. Judit Varga estime que les députés cherchent à jouer le rôle de procureur, de juge et d'exécutant dans ce dossier.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

La Pologne condamnée à une astreinte d’un million d’euros par jour par la justice de l’UE

Le Premier ministre polonais lance un avertissement à l’UE qu’il juge trop intrusive

Etat de droit : la Cour de justice de l'UE saisie par Varsovie et Budapest