Fin de la carrière politique pour l’ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz ?

L'ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz
L'ancien chancelier autrichien Sebastian Kurz Tous droits réservés Lisa Leutner/AP
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Par Stefan GrobeEuronews
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Le jeune chancelier a démissionné après plusieurs perquisitions dans ses bureaux et au sein de son parti. Il est remplacé par Alexander Schallenberg. Sebastian Kurz n’a toutefois pas mis un terme à sa vie politique puisqu’il est désormais député.

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Plus jeune dirigeant européen à 35 ans, Sebastian Kurz a connu une ascension politique fulgurante. Mais des soupçons de corruption ont poussé le dynamique chancelier conservateur autrichien à démissionner. C’est le ministre des Affaires étrangères Alexander Schallenberg qui lui a succédé. Toutefois ce diplomate de carrière n'est pas rompu à l’exercice de la politique. Certaines voix le soupçonnent de jouer un rôle de chancelier faisant fonction en lieu et place de Sebastian Kurz.

Pour évoquer la situation politique en Autriche Euronews a interrogé Sylvia Kritzinger, professeur à l'Université de Vienne.

Euronews :

Est-ce que cette démission affaiblit la position de l'Autriche au sein de l'Union européenne?

Sylvia Kritzinger :

Je ne dirais pas ça. En fait cela montre que les institutions en Autriche fonctionnent bien et que ce scandale de corruption est quelque chose qui concerne principalement le parti de Sebastian Kurz. Les institutions indépendantes et les dispositifs de contrôle ont très bien fonctionné et cela montre que l'Etat fonctionne en Autriche.

Euronews :

Est-ce la fin de la carrière politique de Sebastian Kurz?

Sylvia Kritzinger :

C'est une question très difficile. Cela dépend à qui vous posez la question. Si vous posez la question à quelqu'un du Parti populaire autrichien (ÖVP), il vous dira probablement non. Il s'est mis en retrait pour d'une certaine façon laisser les juges travailler et voir si les allégations sont vraies. Il y a définitivement l'idée d'un retour de Sebastian Kurz. En revanche si on examine l'opinion des parties prenantes, alors on observe qu'elles ne sont pas si certaines d'un retour de Sebastian Kurz. Il y a déjà des voix au sein de son propre parti qui sont un peu critiques à propos de son retour. De plus, à côté de ces accusations de corruption, il y a une question politique qui doit être résolue, une question de morale politique qui doit être résolue à savoir qu'après ces accusations, qu'elles soient justes ou fausses, peut-on retrouver son poste ?

Euronews :

Et si Alexander Schallenberg, un allié de Sebastian Kurz, voulait devenir le président du parti et du groupe parlementaire un jour?

Sylvia Kritzinger :

Je ne pense pas que cela se matérialisera. Je ne pense pas qu'Alexander Schallenberg a pour objectif de devenir le président du parti ou du groupe parlementaire. Je ne pense que ce soit dans ses plans. Au bout du compte ce n'est pas vraiment un homme du parti, dès lors il serait difficile pour lui d'en prendre la présidence même après avoir été chancelier.

Euronews :

Les Verts, partenaires de la coalition gouvernementale, ont poussé pour l'éviction de Sebastian Kurz. Est-ce qu'ils ont achevé leur mue politique pour passer de militants environnementaux à de véritables acteurs politiques?

Sylvia Kritzinger :

Il y a de nombreux points sur lesquels les deux partenaires politiques se sont entendus mais qui n'ont pas encore été mis en oeuvre ou présentés devant le Parlement. Je pense que les Verts ont grand intérêt à mener ces politiques à leur terme car ils doivent montrer à leurs électeurs ce qu'ils ont fait au sein de la coalition. Ils ont donc un intérêt à ce que la coalition se poursuive soit avec les chrétiens-démocrates ou avec d'autres formations au Parlement autrichien.

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