Un important campement de migrants a été évacué ce mardi à Grande-Synthe (Nord). Cette opération de police a été menée sur fond de tensions diplomatiques entre Paris et Londres autour de la question migratoire.
**En France, un important campement de migrants a été évacué ce mardi à Grande-Synthe (Nord). Cette opération de police était prévue. Elle a été menée dans le calme, mais dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Londres autour de la question migratoire e****t de contestation du traitement réservé aux exilés sur le littoral français.**
"Sur mon instruction, les forces de l'ordre procèdent à l'évacuation du campement illicite de migrants à Grande-Synthe ce matin", a twitté le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
Selon la préfecture du Nord, le camp évacué est "le principal" de Grande-Synthe et il abrite "_environ un millier de personnes". _Les migrants ont été conduits dans des centres "ou des places d'hébergements ont été identifiées dans le nord et d'autres régions". D'autres sont partis, auront leur droit de séjour examiné ou recevront un traitement judiciaire. Une "trentaine de migrants délinquants ou passeurs présumés ont été interpellés".
_"Maltraitance d'Etat" _
Selon le cabinet du maire socialiste de Grande-Synthe, Martial Beyaert, près de 1 500 personnes, en majorité des Kurdes, vivent dans le camp démantelé, situé sur une ancienne friche industrielle.
"_L'_État s'attaque à des personnes qui n'ont rien, sans jamais travailler sur les causes", a regretté Anna, coordinatrice à Grande-Synthe de l'association Utopia 56.
Le traitement des migrants est sans cesse dénoncé par les associations qui leur viennent en aide, ainsi que des élus.
Une commission d'enquête parlementaire sur les migrations doit présenter mardi un rapport, dans lequel elle conclut que "la France est dans une maltraitance d'État" envers les migrants sur son sol, selon son président, le député Sébastien Nadot, du groupe Libertés et Territoires (LT, rassemblant des élus du centre-gauche et du centre-droit).
Tensions avec Londres
Cette opération est menée à un moment de tensions diplomatiques entre Paris et Londres autour de la question migratoire.
M. Darmanin s'est d'ailleurs entretenu ce lundi avec son homologue britannique Priti Patel, mais selon son entourage, ce démantèlement était "prévu à cette date indépendamment" de ces échanges.
La pression migratoire ne se relâche pas : selon le Royaume-Uni, 22 000 migrants ont réussi à rallier l'Angleterre à bord de petites embarcations depuis le début de l'année. Le bilan humain s'élève à trois morts et quatre disparus.