Frontex en action dans la Manche : la Grande-Bretagne, une force d'attraction pour les réfugiés

Un avion danois du détachement de la force Frontex opérant au-dessus des côtes françaises et de la Manche, décembre 2021
Un avion danois du détachement de la force Frontex opérant au-dessus des côtes françaises et de la Manche, décembre 2021 Tous droits réservés Anelise Borges / Euronews
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Par Anelise Borges
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Un reportage d'Anelise Borges dans le nord de la France.

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Le pilote danois Michael Munkner est de retour à la base après cinq heures et demie de vol au-dessus de la Manche.

Il est commandant de l'avion "Côte d'Opale" dans le cadre de l'opération européenne Frontex. Depuis le naufrage d'un radeau qui a tué 27 demandeurs d'asile le mois dernier, il surveille la zone :

"Je ne peux pas entrer dans le détail de ce que nous avons vu exactement, mais nous avons pris quelques photos que nous pouvons vous montrer des différents camps que nous surveillons en particulier à Calais et Dunkerque. Nous surveillons les camps pour voir, ce qu'ils font, s'ils se préparent à partir, et aussi bien sûr les plages pour voir s'il y a des départs."

L'agence Frontex a organisé des vols au-dessus de la zone à la demande de la France. La mission est censée durer jusqu'à la fin de l'année.

Si les agents ont admis que des discussions sur le renouvellement de leur mandat étaient en cours, certains doutent de l'efficacité des mesures prises pour dissuader les personnes désespérées d'effectuer la traversée de la Manche.

"Je pense que les gens tenteront la traversée. S'ils sont suffisamment désespérés, ils iront, quoi qu'il arrive. J'espère simplement que nous pourrons être là pour aider à éviter les pertes de vies humaines" explique Michael Munkner, le commandant du détachement Frontex pour la Manche.

Elyaas Ehsas est un réfugié afghan. Il est d'accord pour dire que les exilés continueront de chercher à traverser par tous les moyens pour se rendre au Royaume-Uni, malgré les obstacles.

"S'ils avaient une chance de rester dans leur pays d'origine, ils resteraient. Imaginez comme ça... quelqu'un dans votre pays vous prend tout, que feriez-vous ?"

Elyaas a quitté l'Afghanistan il y a 6 ans. Après avoir vu sa demande d'asile rejetée par la Suède, il avait aussi pensé à faire la traversée de la Manche : 

"Une des raisons pour lesquelles les gens traversent et prennent beaucoup de risques, c'est à cause de l'accord de Dublin, ils se disent si je vais au Royaume-Uni, il n'y a pas de règlement de Dublin au Royaume-Uni à cause du Brexit. Le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne, et donc il n'y a pas d'empreintes digitales. Au moins, ils peuvent rester là-bas pendant un certain temps et se reconstruire une nouvelle vie."

Le règlement de Dublin part du principe que les réfugiés bénéficient du même niveau de protection dans tous les États membres de l'UE, et qu'ils doivent demander l'asile dans le pays d'arrivée.

Les 27 ont reconnu les limites du dispositif et promis de créer un nouveau système de gouvernance migratoire.

Le mois dernier, Elyaas a pu faire une nouvelle demande d'asile, cette fois-ci en France. Mais son histoire n'est pas encore terminée. Il dit que si les autorités françaises rejettent sa demande, il poursuivra son voyage quelles qu'en soient les conséquences.

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