Plusieurs exilés sont morts depuis 2017 en tentant de rejoindre la France par les cols qui la séparent de l'Italie.
Peu importe que les frontières françaises leur soient fermées, pour nombre de personnes exilées le chemin passera par les cols des Alpes entre l'Italie et la France.
En plein hiver, ils sont des dizaines chaque mois à tenter, au péril de leur vie, cette marche souvent de nuit qui doit leur permettre de rejoindre Montgenèvre (France) dans la région de Briançon, en contournant les postes-frontières.
De jeunes hommes, souvent, pour qui la montagne et ses dangers sont inconnus. Depuis 2017, plusieurs d'entre eux y ont perdu la vie.
Aymen Jarnane est migrant originaire du Maroc, il raconte la dureté de son passage. "On était gelés, on ne sentait pas nos doigts. Mais même s'il y a la police, on voulait aller au commissariat pour avoir moins froid".
C'est la crainte d'un drame d'ampleur qui a poussé à s'organiser certains habitants de cette vallée reculée, habituée aux échanges avec l'Italie voisine.
Ils se mobilisent désormais pour aider les migrants en difficulté et les orienter sur les bons chemins.
"C'est comme un marin qui ne veut pas qu'il y ait des gens qui meurent en mer. Un montagnard ne veut pas que des gens meurent en montagne. Les personnes qui essaient de passer, ce sont des personnes en difficulté, souvent vulnérables, qui ne connaissent pas le milieu montagnard et se mettent en danger sans le savoir", explique Paquerette Forest, bénévole.
Aider ou laisser mourir, ici il n'y a pas d'autres alternatives. Reste qu'en France, l'aide aux personnes en situation irrégulière, notamment pour les faire entrer sur le territoire national, peut faire l'objet de poursuites judiciaires.