Face au variant Omicron, les compagnies craignent de devoir refaire voler leurs avions sans passager

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Tous droits réservés Michael Probst/Associated Press
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Par Euronews
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Avec la poussée du variant Omicron, la question des "vols sans passager" resurgit en Europe, alors que le nombre de voyageurs baisse sensiblement.

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Avec la poussée du variant Omicron, la question des "vols inutiles" resurgit en Europe, alors que le nombre de voyageurs baisse sensiblement.

Ainsi, le 23 décembre 2021, le PDG du groupe Lufthansa Carsten Spohr a averti que sa compagnie allait être obligée de faire voler 18 000 de ses avions, à vide, pour conserver ses droits de décollage et d'atterrissage en Europe.

Les créneaux horaires, nerf de la guerre

La question de ces vols inutiles a été au cœur de l'actualité au plus fort de la crise sanitaire en Europe, lorsque les compagnies aériennes continuaient de faire voler leurs avions sans passager, pour conserver leurs créneaux horaires.

En temps normal, 80% des créneaux acquis dans un aéroport par une compagnie doivent être utilisés pour ne pas être perdus, et proposés à la concurrence la saison suivante. Ce seuil a finalement été abaissé à 50% en mars 2021, mais ce niveau est toujours jugé "clairement irréaliste" d'après un porte-parole de l'Association du transport aérien international (Iata), représentant la grande majorité des compagnies.

Un constat partagé par le ministre belge de la mobilité, George Gilkinet, qui dit avoir écrit une lettre à la Commission européenne pour assouplir les règles, et ainsi éviter la présence "d'avions vides dans le ciel", ce qui constitue "un non-sens environnemental, économique et social" dit-il.

L'eurodéputée Karima Delli, présidente de la commission des transports a elle aussi saisi la Commission de Bruxelles, en rappelant qu'en vertu du programme "Fit for 55", les émissions de CO2 de l'UE devront être réduites de 55% d'ici 2030.

Selon la porte-parole de la compagnie Brussels Airlines, 3 000 vols inutiles vont devoir être réalisés "uniquement pour sauvegarder nos droits de décollage et d'atterrissage". Maaike Andries milite pour plus de flexibilité afin d'éviter ces vols inutiles.

Les aéroports dénoncent une fausse polémique

D'après l'association Airports council international (ACI) représentant les aéroports du Vieux continent, les compagnies n'ont aucune raison de faire voler des avions à vide pour conserver leurs créneaux aéroportuaires, des exemptions ayant été mises en place.

Un mécanisme rappelé par le ministre français des transports, Jean-Baptiste Djebbari, parlant de "mesures sanitaires exceptionnelles" justifiant le maintien de créneaux pour une compagnie.

Selon un communiqué de l'ACI, les compagnies peuvent conserver leurs créneaux en invoquant la clause de "non utilisation justifiée de créneaux", couvrant les interdictions de voyager pures et simples, mais aussi des restrictions de mouvement, des mesures de quarantaine ou d'isolement affectant la viabilité ou la possibilité de voyager.

L'organisation précise que ce dispositif est spécialement conçu pour faire face à l'incertitude liée à la pandémie de Covid-19.

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