Les forces ukrainiennes s'entraînent dans la zone d'exclusion de Tchernobyl

La Garde nationale ukrainienne s'entraîne dans la ville fantôme de Pripiat, près de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, vendredi 4 février 2022.
La Garde nationale ukrainienne s'entraîne dans la ville fantôme de Pripiat, près de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, vendredi 4 février 2022. Tous droits réservés Photo : Mykola Tymchenko (Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.)
Tous droits réservés Photo : Mykola Tymchenko (Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.)
Par Euronews avec AFP
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C'est l'un des lieux les plus radioactifs de la planète, inhabité depuis plus de 35 ans, et pourtant des tirs résonnent : les forces ukrainiennes s'entraînent au combat urbain dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, près de la frontière bélarusse.

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C'est l'un des lieux les plus radioactifs de la planète, inhabité depuis plus de 35 ans, et pourtant des tirs résonnent : les forces ukrainiennes s'entraînent au combat urbain dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, près de la frontière bélarusse.

Les troupes de la Garde nationale ukrainienne ont organisé vendredi des exercices à balles réelles dans des immeubles abandonnés de Pripiat, ville-fantôme située à seulement quelques kilomètres de la centrale de Tchernobyl et dont presque 50 000 habitants avaient été évacués en trois heures le 27 avril 1986 pour ne plus jamais revenir chez eux.

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La Garde nationale ukrainienne dans la ville de Pripyat, près de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, vendredi 4 février 2022.Photo : Mykola Tymchenko (Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.)

La zone est désormais sensible pour une autre raison : Moscou a massé plus de 100 000 soldats le long de la frontière ukrainienne, ce qui fait craindre aux Occidentaux une offensive en Ukraine, et a déployé des militaires au Bélarus, à seulement 10 kilomètres au nord de Pripiat pour des manœuvres militaires.

"Comme il n'y a pas de civils dans les environs, nous pouvons effectuer des exercices avec de vraies munitions dans des conditions aussi proches que possible d'une véritable guérilla urbaine"
Un membre de la Garde nationale

Pour les forces ukrainiennes, les rues désertes et les immeubles vides de la ville évacuée lors de la pire catastrophe nucléaire de l'Histoire, constituent un terrain d'entraînement idéal.

En tenue hivernale de camouflage, ces forces d'élite se sont exercées à déloger des assaillants armés des bâtiments ou à affronter des snipers en environnement urbain.

Photo : Mykola Tymchenko (Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.)
Les forces d'élite ukrainiennes en tenue hivernale de camouflage à l'entraînement près de TechernobylPhoto : Mykola Tymchenko (Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.)

Les services d'urgence ont organisé des évacuations, ordonnées par des haut-parleurs portés par des drones, et combattu les incendies déclenchés par des combats.

"Comme il n'y a pas de civils dans les environs, nous pouvons effectuer des exercices avec de vraies munitions dans des conditions aussi proches que possible d'une véritable guérilla urbaine", explique un membre de la Garde nationale, qui se présente sous le surnom Litva.

Avant l'entraînement (inédit à Pripiat), des employés équipés de compteurs Geiger ont dû étudier les lieux pour vérifier qu'il n'y avait pas de point trop radioactif.

"Tout a été vérifié et il n'y a aucun danger", assure Litva, serrant son fusil automatique contre sa poitrine.

Certaines capitales occidentales comme Washington et Londres accusent la Russie de préparer une offensive prochaine contre l'Ukraine. Les autorités de Kiev se montrent plus mesurées, jugeant inutile de semer la "panique".

Forêts, marécages et radiation

A Pripiat, le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov a minimisé la probabilité d'une incursion des forces russes envoyées au Bélarus.

Alors que les États-Unis estiment que ces troupes pourraient représenter 30 000 militaires, il a insisté sur le fait que les "quelques milliers" de Russes qui traversent actuellement la frontière bélarusse ne sont pas assez nombreux pour attaquer.

"Cette zone est très difficile à traverser, avec des forêts, des marécages, des rivières, c'est déjà compliqué de se déplacer à pied et encore plus avec un char", a expliqué le ministre aux journalistes invités à un voyage de presse pour assister aux entraînements. "Et n'oubliez pas que, depuis la catastrophe, il reste encore des zones hautement radioactives sur la route du Bélarus".

Le ministre ukrainien de l'Intérieur Denys Monastyrsky, a indiqué qu'en raison du regain de tension, la sécurité avait été renforcée autour de tous les réacteurs nucléaires, y compris le site de Tchernobyl, désormais recouvert d'un gigantesque sarcophage de protection.

"Nous sommes absolument sûrs que la centrale nucléaire de Tchernobyl n'est pas menacée", a affirmé M. Monastyrsky.

Les troupes de la Garde nationale à Pripiat ne s'entraînaient pas à contrer une invasion russe à grande échelle. Elles se préparaient plutôt à faire face à la menace d'agents infiltrés en civil qui pourraient s'emparer de bâtiments et provoquer des troubles.

C'est ce qui s'est produit lorsque la Russie a annexé la péninsule de Crimée en 2014 et a soutenu la rébellion séparatiste dans l'Est de l'Ukraine. Et c'est ce type de scénario que dit aujourd'hui craindre Kiev, plus qu'une offensive à grande échelle.

"Nous devons montrer que nous sommes prêts à réagir à tous les événements", a expliqué M. Monastyrsky.

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