Albanie : le choix de l'émigration pour une jeunesse en quête de perspectives

La capitale albanaise Tirana (2022)
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Le chômage en Albanie touche environ 20 % des jeunes, alors que le salaire moyen est inférieur à 500 euros.

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Plier bagages pour tenter sa chance dans l'Union européenne. C'est le choix que font de nombreux jeunes Albanais face aux faibles perspectives d'avenir dans leur pays.

Un chômage massif

Le chômage en Albanie touche environ 20 % des jeunes, selon des chiffres officiels qui seraient toutefois nettement sous-estimés. Quant au salaire moyen, il est inférieur à 500 euros.

Les opportunités d'emplois qualifiés et bien rémunérés se font rares pour une jeunesse en quête de reconnaissance et d'émancipation.

Deni Comora a 24 ans. Elle envisage de quitter l'Albanie : "L'année dernière, j'ai obtenu un diplôme d'ingénieur en agro-environnement, mais je n'arrive pas à trouver un emploi en lien avec mes études. Donc depuis dix mois, je travaille en tant que coordinatrice de production dans une télévision nationale. Si je pars à l'étranger, dans un pays de l'Union européenne, je pense que je trouverai un emploi qui me conviendra."

Si je pars à l'étranger, dans un pays de l'Union européenne, je pense que je trouverai un emploi qui me conviendra.
Dani Comora
Une Albanaise de 24 ans

600 000 personnes ont quitté l'Albanie depuis 2016

Depuis 2016, plus de 600 000 personnes ont quitté l'Albanie, la plupart sont des jeunes.

Dans les usines, travaillent de nombreux jeunes migrants originaires de pays à faible revenu, comme le Bangladesh, l'Inde et le Pakistan.

Nous interrogeons un travailleur originaire d'Inde : Combien êtes-vous payé ici ? : "12 dollars par jour. L'Inde est un pays très pauvre. C'est mieux de travailler ici, même si ma famille me manque", explique-t-il.

Un problème structurel

Les investisseurs se réjouissent de cette main-d'œuvre bon marché à l'instar du gouvernement albanais qui a récemment assoupli les procédures d'embauche des travailleurs étrangers.

Mais les économistes pointent les contradictions de ce modèle de production :

"L'économie albanaise est dominée par des secteurs peu valorisés comme l'exploitation minière, l'agriculture, la construction qui n'ont pas beaucoup besoin de main-d'œuvre spécialisée, souligne l’économiste Endrit Yzeiraj. "C'est pourquoi les jeunes Albanais, compétents et ambitieux, cherchent à quitter leur pays. Pourquoi l'économie albanaise est-elle dominée par ces secteurs ? Cela est dû principalement aux problèmes chroniques que rencontre l'Albanie à savoir la corruption, la concurrence déloyale..."

L'économie albanaise est dominée par des secteurs peu valorisés.
Endrit Yzeiraj
économiste

En s'assurant une main-d'œuvre immigrée bon marché, les entreprises albanaises ne cherchent pas à se moderniser et à se tourner vers des industries et des services à valeur ajoutée. Si rien de change, davantage de jeunes Albanais pourraient être tentés de partir vers un pays de l'Union européenne.

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