Réduction des activités militaires autour de Kyiv : Washington et Londres jugeront le Kremlin sur ses actes.
Il s'agit d'une désescalade et non d'un cessez-le-feu a averti la délégation russe lors du dernier cycle de pourparlers sur l'Ukraine, qui s'est tenu mardi en Turquie.
Moscou s'est engagé à "réduire radicalement son activité militaire" en direction de Kyiv et de Tcherniguiv. Une promesse que les pompiers ukrainiens attendent de voir se concrétiser alors qu'ils tentaient mardi de maîtriser des feux déclenchés par une frappe russe, à l'extérieur de la capitale.
Ces pourparlers suscitent de l'espoir mais aussi du scepticisme. Les négociateurs ukrainiens ont proposé d'adopter un statut neutre en échange de garanties. Kyiv veut que sa sécurité soit assurée par les principaux pays occidentaux, mais aussi la Chine, la Turquie, la Pologne et Israël.
Après cette journée de négociations, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est montré prudent, assurant que "les signaux positifs" ne "noyaient pas les explosions des obus russes".
Pour les négociateurs de Moscou, la réduction des activités de combat près de la capitale est un geste de bonne volonté visant à instaurer une "confiance mutuelle". Mais pour Washington, il pourrait s'agit d'un simple repositionnement des troupes russes, qui se seraient enlisées.
Le secrétaire d'Etat Antony Blinken, en visite au Maroc, ne semble pas convaincu par les engagements de Moscou.
"Je laisserais à nos partenaires ukrainiens le soin de caractériser s'il y a un véritable progrès et si la Russie est engagée de manière significative. Ce que je peux dire, c'est qu'il y a ce que la Russie dit et il y a ce qu'elle fait."
Réaction similaire de Londres qui dit vouloir juger le Kremlin sur ses actes. Le président français s'est quant à lui entretenu avec Vladimir Poutine. L'Elysée a estimé que les conditions d'une opération humanitaire à Marioupol n'étaient à ce stade pas réunies.