La guerre en Ukraine fait ralentir l'économie mondiale prévient le FMI

À Savannah, Géorgie, Etats-Unis, le 29 septembre 2021
À Savannah, Géorgie, Etats-Unis, le 29 septembre 2021 Tous droits réservés Stephen B. Morton/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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En raison de la guerre en Ukraine, le FMI a révisé à la baisse les prévisions économiques d'une écrasante majorité de pays.

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L'invasion russe de l'Ukraine fait ralentir la croissance mondiale d'après le Fonds monétaire international, qui a revu ses prévisions à la baisse.

"Par rapport à nos prévisions de janvier, nous avons revu à la baisse notre projection de croissance mondiale, à 3,6 % en 2022 et 2023" a annoncé mardi Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, qui tablait en janvier sur une croissance 4,4%.

"Cela reflète l'impact direct de la guerre en Ukraine et des sanctions contre la Russie, les deux pays devant connaître de fortes contractions" a-t-il souligné.

Le FMI estime qu'un nouveau durcissement des sanctions contre Moscou, couplé à une dégradation de la confiance des consommateurs et à une volatilité des marchés pourrait faire davantage ralentir la croissance mondiale.

"Effets semblables à des ondes sismiques"

Ces effets sont semblables à "des ondes sismiques émanant de l'épicentre d'un tremblement de terre" a-t-il prévenu.

"Le conflit et les sanctions affectent directement l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie", expliquent les économistes de l'institution de Washington. "Mais les retombées internationales se propagent bien au-delà, notamment en Europe, via les prix des produits de base, les liens commerciaux et financiers, l'approvisionnement [en produits alimentaires et énergétiques] et l'impact humanitaire".

Ces effets s'expliquent notamment par le fait que l'Ukraine et la Russie sont d'importants producteurs de céréales pour de nombreux pays, et la Russie est également une source d'énergie clé pour l'Europe.

Le FMI a donc révisé à la baisse les prévisions économiques d'une écrasante majorité de pays.

Ainsi, la croissance du PIB des États-Unis a été ramenée à 3,7% (-0,3 point).

Cette nouvelle projection prend en compte "le retrait plus rapide que prévu du soutien monétaire pour contenir l'inflation ainsi que l'impact d'une croissance plus faible de leurs partenaires commerciaux (...) résultant de la guerre" en Ukraine, a détaillé le FMI.

L'économie chinoise pâtit, elle, de la politique de tolérance zéro à l'égard de la pandémie qui a conduit à de nombreux confinements, dont celui de la capitale économique, Shanghai. La croissance devrait ainsi tomber à 4,4% (-0,4 point) après 8,1% l'an passé.

La zone euro fragilisée, l'Ukraine dévastée

Pour les pays de la zone euro, la dégradation est encore plus forte: +2,8% contre +3,9% en janvier.

L'Allemagne, qui dépend fortement de la Russie pour l'approvisionnement en énergie, voit sa prévision amputée de 1,7 point à 2,1%.

"Parce qu'ils sont importateurs d'énergie, la hausse des prix mondiaux représente un choc négatif", résume le FMI.

La croissance de la France a été ramenée à 2,9%, celle de l'Italie à 2,3%.

Pour la Russie, qui a envahi l'Ukraine le 24 février, c'est le plongeon : son PIB va se contracter de 8,5%.

Mais c'est surtout l'économie ukrainienne qui s'effondre : -35% attendus cette année, compte tenu des destructions massives qui ont fait fuir des millions de personnes. Il lui faudra des années pour se remettre de ce conflit, même si celui-ci s'arrêtait immédiatement.

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