Belgique : un drone transporte des tissus humains entre deux hôpitaux, une première en Europe

Un drone de la société belge Helicus transportant des tissus humains entre deux hôpitaux, le 23 août 2022, Anvrs, Belgique
Un drone de la société belge Helicus transportant des tissus humains entre deux hôpitaux, le 23 août 2022, Anvrs, Belgique Tous droits réservés KENZO TRIBOUILLARD/AFP or licensors
Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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Transport de tissus humains : un trajet prenant au mieux 21 minutes en voiture "prendra 10 minutes en drone".

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Un drone a effectué mardi des vols tests à Anvers, dans l'est de la Belgique, pour transporter des tissus humain d'un hôpital à un autre à des fins d'analyse, une expérience inédite en Europe qui pourrait faire gagner du temps précieux en cours d'opération.

Le drone, piloté par la société flamande Helicus, a quitté un bâtiment du réseau hospitalier anversois ZNA pour atterrir quatre minutes plus tard sur le toit de l'antenne Sint-Augustinus des hôpitaux GZA, à 800 mètres de là : à l'intérieur d'un tube attaché au drone, un flacon contenant un tissu humain potentiellement cancéreux pour analyse au laboratoire de Sint-Augustus.

Ce vol test, suivi de trois autres dans la journée, est une première : Helicus est pour l'heure la seule entreprise européenne à avoir reçu, mi-juin, l'autorisation d'organiser des vols de drones à des fins médicales, au-dessus d'une ville et piloté à distance hors du champ de vision de l'opérateur.

Ces tests, effectués avec un appareil du constructeur belge SABCA, interviennent avant une nouvelle réglementation européenne attendue en 2023, qui permettra la généralisation du transport de tissus humains par drones. Helicus mise sur un développement commercial et des vols réguliers d'ici 2024.

"Face à l'augmentation des coûts des systèmes de santé, des services techniques médicaux onéreux comme des laboratoires peuvent être centralisés au même endroit", permettant aux hôpitaux voisins d'acheminer leurs échantillons, explique à l'AFP Mikael Shamim, PDG de Helicus.

Or, "le grand avantage des drones est de combiner la vitesse, en réduisant le temps moyen de transport, et la régularité, qui garantit la fiabilité logistique", fait-il valoir.

Les dirigeantes des groupes hospitaliers ZNA et GZA se préparent déjà à l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne. "Les délais de livraison sont vitaux, et l'absence d'embouteillages dans les airs assure une durée de vol fiable", indique Els van Doesburg, présidente de ZNA, notant qu'un trajet prenant au mieux 21 minutes en voiture "prendra 10 minutes en drone".

Les quatre laboratoires des deux réseaux ZNA et GZA doivent traiter chaque année 1 200 échantillons prélevés lors d'une opération chirurgicale, qui doivent être analysés de façon urgente, notamment pour y détecter des cellules cancéreuses, afin de déterminer la suite de l'opération. Ils sont acheminés par route, parfois en taxi.

"Lors de l'ablation d'une tumeur, le chirurgien essaie d'épargner le plus possible les tissus environnants, mais pour s'assurer que la tumeur a été complètement retirée, des échantillons sont envoyés au laboratoire pendant la procédure" et les résultats "doivent tomber dans les trentes minutes", souligne la pathologiste des GZA, Sabine Declercq.

Pour l'instant, seuls les échantillons destinés à l'analyse (tissus humains, urine, prises de sang) sont concernés par le transport par drone, mais Helicus se penche déjà sur la possibilité d'acheminer des poches de sang ou des organes pour une transplantation. "Nous avons entrepris des études, mais cela prendra des années, car le défi est plus compliqué: avec un volume plus important, il faut ajouter des éléments de refroidissement", rappelle M. Shamim.

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