À quelques jours des législatives en Italie, Giorgia Meloni, la leader du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, semble en passe de devenir la première présidente du Conseil de l'histoire du pays. Mais est-ce une bonne nouvelles pour les femmes? Nous avons demandé leur avis aux Italiennes:
À quelques jours des législatives en Italie, Giorgia Meloni, la leader du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, semble en passe de devenir la première présidente du Conseil de l'histoire du pays. Mais est-ce une bonne nouvelle pour les femmes? Nous avons demandé leur avis aux Italiennes.
Quelle seraient la réaction des femmes, si l’Italie devait élire une Première Ministre dimanche soir ? D'après les sondages, Giorgia Meloni et le parti d'extrême droite Fratelli d’Italia, qu'elle a cofondé il y a moins de dix ans, triompheront lors des élections législatives du 25 septembre. Pendant sa campagne, la candidate n'hésite pas à répéter qu'elle est "une femme, une mère, une Italienne, une chrétienne".
Un discours qui trouve écho auprès de Lucrezia Macchia, de Rome: "j'ai toujours aimé Giorgia Meloni... Je veux dire, depuis que j'ai commencé à m'intéresser à la politique. J'aime ce qu'elle dit, la façon dont elle est toujours du côté des femmes, elle a toujours une pensée pour les femmes… C’est en fait la seule femme qui s'est affirmée pour de vrai dans la politique italienne, même si ce n'est pas facile."
Loin d'une vision moderne et émancipée de la femme, Giorgia Meloni défend les valeurs familiales traditionnelles. Elle dénonce ce qu'elle appelle les "lobbies" LGBTQ+, se moque du concept de fluidité des genres et soutient l'interdiction de l'adoption par les célibataires en Italie. Elle reste aussi opposée aux quotas visant à renforcer la présence des femmes au Parlement ou dans les conseils d'administration, affirmant qu'elles doivent arriver au sommet par le mérite, comme elle l'a fait.
Et si son parti a une priorité concernant les femmes, c'est surtout celle d'inverser le déclin du taux de natalité en Italie. "Les femmes ne devraient pas avoir à choisir entre leur carrière et la maternité, comme je l'ai fait lorsque j'ai quitté mon emploi pour avoir un bébé", affirme Rafaella D’Ascoli, chanteuse lyrique, venue scander l'hymne national italien à la fin d'un meeting. "Il faut faire en sorte qu'elles puissent faire les deux".
Un programme considéré comme rétrograde par des dizaines de manifestants, rassemblés en marge d'un meeting Fratelli d’Italia à Ancône.
Anna, étudiante en marketing, considère que Meloni est "une femme très forte. En ce sens, je me reconnais en elle, puisque je suis une Italienne qui vote. Cependant, il y a de nombreux aspects de sa campagne, de son état d'esprit et de sa politique dans lesquels je ne me reconnais pas." Son amie Alice acquiesce: "ce serait formidable de voir une femme atteindre ce rôle important en politique, mais je préfère quelqu'un avec des idées un peu plus ouvertes, plus actuelles."
Plus qu’une femme à la tête de l’exécutif, les Italiennes souhaitent surtout un gouvernement efficace, et qui reste au pouvoir… car en quatre ans, l’Italie a vu passer 3 coalitions différentes, parfois composées de mouvement radicalement opposés.