Affirmant être prêt à négocier, Vladimir Poutine accuse Kyiv de refuser des pourparlers

Le président russe visitant une usine de production d'armement à Tula, Russie, le 23 décembre 2022
Le président russe visitant une usine de production d'armement à Tula, Russie, le 23 décembre 2022 Tous droits réservés AP/Sputnik
Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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Affirmant être sûr de pouvoir détruire les missiles Patriot, Vladimir Poutine accuse Kyiv et ses alliés de refuser des pourparlers pour obtenir des "résultats acceptables".

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L'Occident cherche à "diviser" la Russie en Ukraine, a dénoncé dimanche Vladimir Poutine, alors que l'offensive militaire du Kremlin chez son voisin qui dure depuis plus de dix mois doit permettre selon lui "l'union du peuple russe".

"Tout est basé sur la politique de nos adversaires géopolitiques, qui visent à diviser la Russie, la Russie historique", a dénoncé Vladimir Poutine dans un entretien dont un court extrait a été diffusé dimanche à la télévision russe.

"+Diviser pour mieux régner+: ils ont toujours essayé de le faire, ils essaient de le faire maintenant, mais notre objectif est tout autre : unir le peuple russe", a-t-il fustigé.

L'Ukraine refuse de négocier selon Vladimir Poutine

Le président russe avait déjà justifié à plusieurs reprises l'intervention militaire en Ukraine par le besoin de rassembler Ukrainiens et Russes, qui ne formeraient qu'un seul et même peuple, à ses yeux.

Selon Vladimir Poutine, l'armée russe "agit dans la bonne direction" en Ukraine.

Le chef du Kremlin a une nouvelle fois aussi dénoncé la position de Kyiv et de ses alliés occidentaux qui "refusent des pourparlers", lui se réaffirmant "prêt à négocier avec tous les participants à ce processus pour (obtenir) des résultats acceptables".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté balayé ces derniers mois l'éventualité de discussions avec Moscou en l'état, affirmant ne pas vouloir entamer de pourparlers avec la Russie "tant que Poutine sera président".

Il a aussi juré vouloir reprendre les quatre régions ukrainiennes annexées fin septembre par la Russie - Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson -, ainsi que la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou.

Les Patriot seront détruits selon Poutine

Cette semaine, Volodymyr Zelensky est reparti de sa visite aux Etats-Unis avec une enveloppe de 45 milliards de dollars d'aide prévue dans le prochain budget fédéral américain, et surtout, avec la livraison prochaine d'un système de défense antiaérienne Patriot, que Kiev réclamait depuis plusieurs semaines.

Vladimir Poutine, dans l'extrait de l'entretien diffusé dimanche à la télévision russe, a toutefois juré vouloir éliminer cet équipement du champ de bataille.

"Bien sûr, nous allons le détruire, (sûr) à 100%!", a-t-il lancé, trois jours après avoir affirmé que son armée trouverait "un antidote" pour contrer "ce système assez vieux".

Sur le terrain, une série de frappes russes avaient touché samedi le centre-ville de Kherson, ville du Sud de l'Ukraine libérée le 11 novembre après huit mois d'occupation des troupes de Moscou. Seize personnes ont été tuées dans cette région au cours des dernières 24 heures, dont trois secouristes chargés de déminage dans une localité située à environ 70km de la ville

Volodymyr Zelensky avait dénoncé un acte de "terreur" de Moscou.

Sur l'ensemble de la journée, la Russie a tiré 41 missiles sur la ville, selon un bulletin matinal de l'armée ukrainienne.

Vladimir Saldo, le chef de l'administration prorusse de Kherson, a, lui, imputé l'attaque à l'armée ukrainienne, fustigeant "une provocation écoeurante visant bien sûr à faire accuser les forces armées de la Fédération de Russie".

Noël en Ukraine

Dimanche, dans la capitale ukrainienne Kiev, des Orthodoxes fêtaient Noël, aux côtés des Catholiques, en avance de deux semaines par rapport aux célébrations traditionnelles.

"La guerre nous a amené tellement de chagrin", confie à l'AFP dans une église du centre-ville une fidèle, Olga Stanko. "On ne peut pas rester sous l'influence russe", ajoute-t-elle, alors que le conflit militaire s'est déplacé ces dernières semaines sur le terrain religieux.

À Kharkiv également, des dizaines de soldats ont participé à une messe de Noël, qui est d'ordinaire célébrée début janvier dans la tradition orthodoxe. 

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"L'Ukraine va gagner cette guerre à 100%" a indiqué, sûr de lui, un soldat ukrainien présent dans cette église lors de la célébration. "A__près cela, nous ferons la fête comme il se doit avec nos soldats et nos familles et ce sera une fête que nous n'oublierons jamais" a-t-il dit. 

L'Ukraine, un pays dont la population est en majorité orthodoxe, est en effet divisée entre une Eglise dépendant du Patriarcat de Moscou - qui a annoncé rompre ses liens avec la Russie fin mai du fait de l'offensive russe - et une Eglise indépendante de la tutelle russe.

Créée fin 2018, cette dernière a prêté allégeance au Patriarcat oecuménique de Constantinople, qui a son siège à Istanbul.

Selon un sondage Interfax-Ukraine réalisé en novembre, 44% des Ukrainiens disaient approuver l'idée de fêter Noël le 25 décembre plutôt que le 7 janvier, date du Noël orthodoxe.

Lors de son traditionnel message de Noël place Saint-Pierre à Rome, le pape François a lui appelé à "faire taire les armes" sur le sol ukrainien.

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"Que le Seigneur nous rende prêts à des gestes concrets de solidarité pour aider ceux qui souffrent, et qu'il éclaire l'esprit de ceux qui ont le pouvoir de faire taire les armes et de mettre fin immédiatement à cette guerre insensée!", a déclaré le souverain pontife.

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