Depuis le passage à la monnaie unique le 1er janvier, la Croatie connaît une augmentation des prix à la consommation. La faute à l'euro ? La population semble plutôt blâmer l'inflation et ceux qui en tirent profit.
Après l'euphorie du passage à l'euro, retour à la réalité en Croatie. Comme lors d'autres passages à la devise européenne, les prix à la consommation ont augmenté. Depuis le 1er janvier, la population a bien fait la différence. Pour autant, est-ce la faute à l'euro ou bien à l'inflation galopante ?
"La loi du marché, c'est l'offre et la demande, et c'est tout" explique cette commerçante croate."Est-ce que c'est écrit dans la loi qu'on ne peut pas augmenter le prix ? Et maintenant, ils vont le dissimuler sous l'euro, et ce n'est pas la faute de l'euro, d'autres choses sont à blâmer."
"Ceux qui ont augmenté le prix devrait revenir en arrière. Ce n'est pas juste, de toute façon, les prix aujourd'hui, c'est un désastre" souligne cette Croate.
En réponse aux plaintes, les commerçants reconnaissent qu'il y a eu des augmentations, mais à cause disent-ils des arrondis : "Nous avons arrondi les prix, quelque chose a augmenté, quelque chose a diminué. En gros, les gens ont toujours un peu plus de mal à gérer l'euro" indique un commerçant croate.
"La conversion ne signifie pas que les prix doivent augmenter" souligne cet autre commerçant.
Le président de la Chambre de commerce et d'artisanat croate, Dalibor Kratohvil, défend lui les hausses de prix tant qu'elles sont justifiées : "Les commerçants doivent avoir une raison valable pour augmenter les prix. L'autre question est de savoir s'ils n'ont pas respecté la loi en arrondissant les prix, et s'ils ont commis une erreur."
Des centaines d'inspecteurs scrutent les magasins et les marchés du pays à la recherche d'abus en matière d'arrondis. En neuf jours, seules deux amendes ont été infligées.
La Croatie a enregistré une inflation de 13 % en novembre, la zone euro a enregistré 10 %.