Affrontements meurtriers au Soudan : pourquoi une nouvelle guerre ?

De la fumée qui monte à Khartoum, au Soudan, le samedi 15 avril 2023. De violents affrontements entre l'armée et la force paramilitaire ont éclaté dans le pays
De la fumée qui monte à Khartoum, au Soudan, le samedi 15 avril 2023. De violents affrontements entre l'armée et la force paramilitaire ont éclaté dans le pays Tous droits réservés Marwan Ali/Copyright 2023 The AP
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Par euronews avec AFP
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Un déchaînement de violence au Soudan. Près de 200 morts et 1800 blessés après trois jours de combats à Khartoum entre l'armée et une puissante force paramilitaire, dirigées par deux généraux rivaux qui se disputent le pouvoir.

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Une intense fumée noire et au loin, des tirs et des explosions : Khartoum, la capitale soudanaise est le théâtre depuis trois jours d'intenses combats entre l'armée régulière et les paramilitaires. Des affrontements qui ont déjà coûté la vie à près de 200 civils et fait 18000 blessés.

A l'origine de cette situation : une lutte de pouvoir entre les deux généraux les plus puissants du Soudan, le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane, qui dirige de facto le pays, et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des Forces de soutien rapide, une puissante force paramilitaire.

Il y a 18 mois, les deux hommes avaient orchestré un coup d'État militaire pour évincer les civils avec qui ils partageaient le pouvoir et faire échouer la transition démocratique du Soudan.

Aujourd'hui, un différend majeur les oppose : comment intégrer les forces paramilitaires à l'armée régulière et qui pour contrôler les soldats et les armes dans le cadre des plans visant à rétablir un gouvernement civil. 

L'influence grandissante de Moscou dans la région

Les Forces de soutien rapide sont le principal groupe paramilitaire du Soudan. Elles sont composées de troupes issues des miliciens janjawid qui ont combattu pendant le conflit du Darfour au début des années 2000. En 2007, une partie de ces hommes a été intégrée aux services de renseignement du pays.

Selon diverses estimations, l'armée soudanaise compteraient entre 210 et 220 000 hommes, tandis que les paramilitaires en compteraient environ 70 000, mais ils seraient mieux entraînés et mieux équipés.

Jusqu'ici Khartoum était considéré comme l'endroit le plus sûr du Soudan. Mais aujourd'hui la présence des civils n'empêche plus les combats et les bombardements. Une lutte pour le pouvoir quel qu'en soit le prix.

Depuis des semaines, les Occidentaux s'inquiètent également de l'influence grandissante de Moscou dans la région mais aussi de la présence du groupe paramilitaire Wagner.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov était au Soudan le 9 février dernier, où il a rencontré les autorités militaires, dont le numéro deux, le général Hamdan Daglo, dit Hemeti.

Le Soudan est l'un des nombreux pays africains (Libye, Mali...) dans lesquels la Russie a renforcé sa présence ces dernières années. Le régime soudanais a longtemps été dépendant de la Russie sur le plan militaire, en particulier durant les décennies de sanctions américaines.

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