Situation "sans précédent" au Soudan, l'ONU envoie un haut responsable dans la région

Combats à Khartoum.
Combats à Khartoum. Tous droits réservés Marwan Ali/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Un premier avion chargé de huit tonnes d'aide et qui devrait permettre de soigner 1.500 personnes a atterri dimanche à Port-Soudan

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Une situation "sans précédent" au Soudan: face à la persistance des combats à Khartoum et malgré le prolongement d'une trêve certes peu respectée, l'ONU a décidé dimanche d'envoyer "immédiatement" un haut responsable dans la région.

Des millions de Soudanais restent pris au piège des bombardements et des tirs depuis le déclenchement le 15 avril d'une impitoyable guerre de pouvoir entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR), paramilitaires redoutés.

"L'échelle et la vitesse à laquelle se déroulent les événements au Soudan (sont) sans précédent", a estimé Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a décidé d'envoyer aussitôt dans la région son responsable pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths.

"Je suis en route (...) afin d'étudier comment nous pouvons apporter une aide immédiate" aux habitants, a déclaré M. Griffiths dimanche dans un communiqué, pour qui la "situation humanitaire atteint un point de rupture" dans le pays.

Le pillage massif des bureaux et des entrepôts humanitaires a "épuisé la plupart de nos stocks. Nous cherchons des moyens rapides pour acheminer et distribuer" des provisions supplémentaires, a expliqué le haut responsable onusien, selon qui la "solution évidente" est de "cesser le combat"

Situation humanitaire préoccupante

La plupart des hôpitaux du pays sont hors service. Pour ceux fonctionnant encore, "la situation est intenable" car le matériel manque, affirme à l'AFP Majzoub Saad Ibrahim, médecin à Ad-Damir, au nord de Khartoum.

L'ONU recense 75.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays. Au moins 20.000 ont fui vers le Tchad, 6.000 vers la Centrafrique et des milliers d'autres vers le Soudan du Sud et l'Ethiopie. Au total, jusqu'à 270.000 personnes pourraient fuir les combats qui touchent 12 des 18 Etats de ce pays de 45 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde.

Plusieurs pays, dont la France, l'Allemagne et les Etats-Unis, ont évacué leurs ressortissants et d'autres étrangers. Le Canada a toutefois mis fin à ses évacuations "en raison des conditions dangereuses".

Trêve peu respectée

Quelques heures avant l'expiration dimanche à minuit d'un cessez-le-feu de trois jours, les deux rivaux ont annoncé sa prolongation, conclue "sous médiation des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite", a précisé l'armée soudanaise.

Un premier avion chargé de huit tonnes d'aide et qui devrait permettre de soigner 1.500 personnes a atterri dimanche à Port-Soudan, à 850 km à l'est de Khartoum, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La guerre a fait 528 morts et 4.599 blessés, selon des chiffres officiels largement sous-évalués. Les deux camps s'accusent mutuellement de violer la trêve.

Dimanche soir, les combats se sont poursuivis et les avions de chasse ont continué de survoler Khartoum et Omdourman, sa banlieue nord, selon des témoins sur place.

"Il y a de très violents combats et des coups de feu", a rapporté un témoin à l'AFP.

Alors que les combats font rage depuis plus de deux semaines, les habitants de la capitale, quand ils ne fuient pas, restent barricadés, essayant de survivre malgré les pénuries de nourriture, d'eau et d'électricité.

Les autorités de Khartoum ont donné "congé jusqu'à nouvel ordre" aux fonctionnaires de la capitale, tandis que la police assure se déployer dans la ville pour prévenir les pillages.

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