Infirmière tuée à Reims : une minute de silence respectée dans les hôpitaux de France

La Première ministre française et le ministre français de la Santé à l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, le 24 mai 2023.
La Première ministre française et le ministre français de la Santé à l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, le 24 mai 2023. Tous droits réservés AFP/Bertrand Guay
Tous droits réservés AFP/Bertrand Guay
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le suspect a affirmé "en vouloir au personnel hospitalier" et "aux blouses blanches", a indiqué mercredi le procureur de Reims.

PUBLICITÉ

Une minute de silence a été observée mercredi dans tous les hôpitaux de France en mémoire à l'infirmière Carène Mezino, tuée au CHU de Reims par un homme souffrant de troubles psychiatriques.

"Aujourd'hui, toute la communauté des soignants est en deuil, et tout notre pays a le cœur serré", a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne, présente à l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, avec le ministre de la Santé, François Braun.

Elle a salué "l'énergie et la douceur, l'empathie et le professionnalisme" de Carène Mezino, tuée à l'âge de 37 ans.

Visages peinés, têtes baissées, une centaine de personnes se sont recueillies dans la cour de l'hôpital de Reims, où elle travaillait, face à un banc où des collègues et des patients ont déposé quelques fleurs blanches.

Une secrétaire médicale de 56 ans, elle aussi agressée, est pour sa part "sortie du bloc opératoire", a indiqué mercredi François Braun, au micro de BFMTV. Elle "va mieux" et est "en surveillance".

Les deux femmes ont été attaquées au couteau lundi en début d'après-midi dans les vestiaires du service de l'unité de "médecine et santé au travail". Carène Mezino est décédée dans la nuit de lundi à mardi.

Le suspect a affirmé "en vouloir au personnel hospitalier"

Le suspect a affirmé "en vouloir au personnel hospitalier" et "aux blouses blanches", a indiqué mercredi le procureur de Reims, qui a demandé sa mise en examen pour "assassinat" et "tentative d'assassinat".

Le mis en cause, âgé de 59 ans et "souffrant de schizophrénie", a déclaré au moment de son interpellation avoir donné "plusieurs coups de couteau" aux victimes en raison de leur qualité, affirmant en "vouloir à la psychiatrie", selon le procureur Matthieu Bourrette lors d'une conférence de presse.

Il a sollicité la mise en examen de cet homme pour "assassinat" et "tentative d'assassinat" ainsi que son placement en détention provisoire "avec placement rapide en unité hospitalo-carcérale, notamment au regard des risques de réitération des faits.

"Il appartiendra au juge d'instruction et au juge des libertés et de la détention d'apprécier les suites", a-t-il ajouté, précisant que le suspect encourait la réclusion criminelle "à perpétuité".

Selon le procureur, le suspect, qui a tenu en garde à vue certains propos "totalement incohérents", était muni d'un "couteau de cuisine" d'une lame de "15 à 20 cm".

Dès son interpellation, il a déclaré aux policiers que "chaque fois qu'il croiserait une blouse blanche, il la planterait parce qu'il voulait se venger".

Il avait déjà été mis examen pour des "violences aggravées" commises "avec un couteau" sur quatre personnes d'un établissement d'aide par le travail (ESAT) où il travaillait.

La chambre de l'instruction devait prochainement statuer dans ce dossier sur une "éventuelle irresponsabilité pénale" en raison "de l'abolition de son discernement".

Cet homme était placé sous "curatelle renforcée" et était soumis à un traitement médicamenteux quotidien, qu'il pourrait ne pas avoir suivi, toujours selon le procureur.

"Porter plainte"

Le meurtre de cette infirmière "repose immédiatement la question de la situation catastrophique de la prise en charge des malades mentaux dans nos établissements psychiatriques", avait réagi mardi Force ouvrière Santé.

Le personnel des établissements de soins dénonce une hausse des violences verbales ou physiques de la part des patients et de leurs accompagnants. Beaucoup d'établissements ont dû renforcer leurs mesures de sécurité et embaucher des vigiles.

François Braun doit réunir jeudi les organisations syndicales sur le sujet de la sécurité dans le secteur de la santé.

PUBLICITÉ

Il a jugé nécessaire, sur BFMTV, de "prendre des mesures pratiques et concrètes qui se voient sur le terrain: plus de lumière sur le parking où l'infirmière va le soir à 22h00, ne pas attendre deux mois pour changer le digicode de la porte du bureau, du vestiaire".

Il conseille aussi aux soignants de toujours "porter plainte" en cas de violence. "L'institution soutient, soutiendra", promet-il.

Un rapport sur la sécurité des professionnels de santé doit être remis le 1er juin au gouvernement, a indiqué mardi soir sur France Info la ministre déléguée, Agnès Firmin Le Bodo.

Le président Emmanuel Macron a rendu mardi hommage à l'infirmière sur Twitter, associant ce drame à la mort de trois policiers du Nord dimanche dans une collision et à celle d'un agent de la Direction interdépartementale des routes Atlantique (Dira) fauché par une voiture lundi en Charente-Maritime.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Minute de silence mercredi dans tous les hôpitaux après le meurtre d'une infirmière à Reims

Le Moulin rouge à Paris privé de ses ailes après un incident

Les journalistes ont eu un accès rare au sous-marin français à propulsion nucléaire de classe Rubis