Soudan : un raid arien a tué des dizaines de civils dans la banlieue de Khartoum

Banlieue nord-ouest de Khartoum après l'attaque aérienne du 8 juillet 2023
Banlieue nord-ouest de Khartoum après l'attaque aérienne du 8 juillet 2023 Tous droits réservés AP/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par euronews avec AFP
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C'est l'attaque la plus meurtrière depuis le début du conflit ouvert il y a trois mois entre généraux rivaux.

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Un raid aérien sur la banlieue nord-ouest de la capitale du Soudan, Khartoum a tué au moins 22 civils et fait un grand nombre de blessés. Ce bombardement est survenu samedi sur le quartier de Dar al-Salam à Omdourman. C'est l'une des attaques aériennes les plus meurtrières depuis le début des combats, il y a trois mois, entre les généraux rivaux du pays.

Alors que des affrontements féroces se poursuivaient sans relâche ce dimanche à Khartoum, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le Soudan était au bord d'une "guerre civile totale potentiellement déstabilisatrice pour toute la région."

En près de trois mois de guerre entre les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo et les troupes régulières, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhane, près de 3 000 morts ont été recensés. Un bilan qui est très sous-estimé, des corps jonchant encore les rues sont inaccessibles.

Aucun respect des droits humains

Près de trois millions de Soudanais ont été forcés de quitter leur maison, dont plus de 600 000 pour l'étranger, principalement l'Egypte au nord et le Tchad à l'ouest, tant les exactions venues des deux camps se multiplient.

Farhan Haq, un porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a ainsi dénoncé "une absence totale de respect du droit humanitaire et des droits humains", notamment au Darfour, région martyre dans les années 2000 de nouveau au cœur de combats.

Dans cette vaste région de l'ouest du Soudan, où des combattants tribaux et des civils armés ont rejoint les deux camps en guerre, les combats ont pris une "dimension ethnique", affirme l'ONU alors que des habitants rapportent des "exécutions" sur la base de l'origine ethnique.

Partis du coeur de la capitale, les combats, les raids aériens et les pillages qui s'ensuivent inlassablement ont gagné le Darfour ainsi que le Kordofan, au sud de Khartoum, et le Nil Bleu, frontalier de l'Ethiopie au sud.

Réunion en Ethiopie

Pour tenter une sortie de crise, l'ONU plaide pour les propositions de l'Igad.

Ce bloc de l'Afrique de l'Est réunira lundi à Addis Abeba des dirigeants des quatre pays à la manoeuvre sur le dossier soudanais : l'Ethiopie, le Kenya, la Somalie et le Soudan du Sud.

Un responsable de l'Igad a indiqué à l'AFP que les deux généraux en guerre avaient été invités, affirmant toutefois qu'ils pourraient envoyer des lieutenants à Addis Abeba.

Depuis le 15 avril, le général Burhane n'a été filmé que deux fois avec ses hommes et le général Daglo n'est apparu que quelques secondes dans une vidéo tournée par ses troupes. Les deux hommes n'interviennent plus que par messages sonores ou médias interposés.

Khalid Omer Yousif, l'un des responsables civils limogés du gouvernement en 2021 par le coup d'Etat des deux généraux aujourd'hui en guerre, a de son côté annoncé que plusieurs figures civiles étaient à Addis Abeba pour "discuter avec des acteurs soudanais et internationaux afin d'accélérer les efforts de paix".

Des négociations menées par Américains et Saoudiens n'ont jusqu'ici accouché que de trêves temporaires, quasiment jamais respectées.

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