Soudan : situation humanitaire "catastrophique", les combats se poursuivent

Port Soudan, 30/04/2023
Port Soudan, 30/04/2023 Tous droits réservés Smowal Abdalla/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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A terme, plus de 800 000 personnes pourraient fuir le pays, a alerté lundi le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

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Raids aériens, tirs et explosions ont de nouveau secoué Khartoum lundi, malgré l'annonce d'une trêve dans les combats entre l'armée et les paramilitaires qui ont conduit le Soudan au bord d'une "catastrophe" humanitaire et sanitaire selon l'ONU.

Khartoum "survolée par des avions de combat"

Khartoum, la capitale de cinq millions d'habitants, est "survolée par les avions de combat" tandis que des tirs et des explosions résonnent dans différents quartiers, selon des témoins.

Les combats qui opposent depuis le 15 avril les deux généraux aux commandes du pays depuis leur putsch de 2021, ont  déjà fait 528 morts et 4 599 blessés, selon des chiffres officiels largement sous-évalués.

L'ONU a recensé 75 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays. Au moins 20 000 ont fui vers le Tchad, des milliers d'autres vers la Centrafrique, le Soudan du Sud et l’Éthiopie.

A terme, "plus de 800 000 personnes" pourraient fuir le pays, a alerté lundi le patron du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Les habitants de la capitale, quand ils ne fuient pas, restent barricadés, essayant de survivre malgré les pénuries de nourriture, d'eau et d'électricité.

De nombreux pays, dont la France, l'Allemagne et les Etats-Unis, ont évacué leurs ressortissants du Soudan et plusieurs d'entre eux continuent les évacuations.

Des trêves régulièrement violées

Le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, et le commandant des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, avaient accepté de prolonger dimanche à minuit un cessez-le-feu de trois jours, après une médiation des États-Unis et de l'Arabie saoudite.

Mais depuis le début du conflit, plusieurs trêves annoncées ont été aussitôt violées. Selon les experts, elles signifient uniquement que les couloirs sécurisés pour les évacuations des étrangers sont maintenus et que les négociations, qui ont lieu à l'étranger, se poursuivent. Jusqu'ici, les deux généraux refusent des négociations directes.

Situation humanitaire catastrophique

La "situation humanitaire atteint un point de rupture" dans le pays, souligne Martin Griffiths, responsable pour les affaires humanitaires auprès de l'ONU. Les pillages massifs ont "épuisé la plupart des stocks" des organisations humanitaires, a-t-il dit.

Pour l'Organisation mondiale de la santé, la crise sanitaire déjà "bien connue" au Soudan est désormais passée à l'état de "catastrophe".  Aujourd'hui, "seuls 16% des hôpitaux de Khartoum opèrent à pleine capacité", souligne le directeur régional de l'OMS.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est parvenu dimanche à acheminer huit tonnes d'aide, une première depuis le début du conflit, ce qui, a-t-il prévenu, ne soignera que "1 500 blessés".

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