Hyperandrogénie : l'athlète Caster Semenya victime de discrimination

L'athlète Caster Semenya photographiée en 2009
L'athlète Caster Semenya photographiée en 2009 Tous droits réservés Anja Niedringhaus/AP
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Par euronews et AFP
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La Sud-Africaine, privée de compétitions internationales depuis 2019 à cause de son taux de testostérone jugé trop élevé, a obtenu gain de cause devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

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Elle est privée de compétition depuis 2019. Caster Semenya, une athlète sudafricaine de 32 ans, a remporté ce mardi une bataille judiciaire contre la Suisse devant laCour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui a estimé que la jeune femme a bel et bien été victime de discrimination.

En cause : son taux de testostérone jugé trop élevé, selon les critères de la Fédération internationale d'athlétisme. Cette dernière a en effet décidé de réglementer l'accès de ses compétitions pour les athlètes nées avec des différences de développement sexuel.

La sportive présente un excès naturel d'hormones sexuelles mâles. Elle mène depuis plus de dix ans un bras de fer avec la Fédération internationale d'athlétisme (World Athletics, ex-IAAF).

Caster Semenya avait dû affronter deux premiers jugements qu'elle contestait : la justice helvète avait confirmé en 2020 une autre décision, celle du Tribunal arbitral du sport qui avait confirmé un règlement de la Fédération internationale d'athlétisme. Celui-ci obligeait l'athlète hyperandrogène, double championne olympique du 800 m, à prendre un traitement hormonal pour faire baisser son taux de testostérone si elle souhaitait concourir.

Martin Meissner/AP
Qualification de la Sud-Africaine pour le 800 m à Daegu en Corée du Sud, 2011Martin Meissner/AP

L'arrêt de la CEDH n'invalide toutefois pas le règlement de World Athletics et n'ouvre pas directement la voie à une participation de Caster Semenya sur 800 m sans traitement.

Dans une décision rendue avec une courte majorité de quatre juges contre trois, la CEDH estime ainsi que la Suisse a violé l'article 14 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, relative à l'interdiction de la discrimination, combiné avec l'article 8, qui protège le droit au respect de la vie privée. En outre, il y a également eu violation de l'article 13 de la convention, relatif au droit à un recours effectif.

"La requérante n'ayant demandé aucune somme au titre d'un dommage matériel ou moral, la Cour n'accorde aucune somme à ce titre. La Cour dit toutefois (4 voix contre 3) que la Suisse doit verser à la requérante 60 000 euros pour frais et dépens", conclut la CEDH.

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