Education : "baisse inédite" des résultats de l'étude Pisa, y compris pour la France

Les écoliers asiatiques terminent de nouveau en tête de la dernière étude PISA publiée ce mardi
Les écoliers asiatiques terminent de nouveau en tête de la dernière étude PISA publiée ce mardi Tous droits réservés SAM YEH/AFP or licensors
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Par euronews avec agences
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L'Asie, Singapour en tête, s'illustre une fois de plus dans la dernière enquête Pisa 2022 de l'OCDE sur l'éducation. Une étude marquée par une "baisse inédite" des performances des élèves après la crise du Covid, y compris en France.

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La dernière mouture de l'étude Pisa, publiée ce mardi, sonde depuis 2000 les performances des systèmes éducatifs, à travers les compétences en sciences, mathématiques et compréhension de l'écrit des élèves de 15 ans. Les exercices ont été soumis en 2022 à 690 000 jeunes de 81 pays et territoires.

Comme pour la précédente édition, où quatre métropoles et provinces chinoises (Pékin, Shanghaï, Jiangsu, Zhejiang, qui n'ont pas pu participer cette fois) étaient arrivées en tête, plusieurs pays asiatiques figurent parmi les meilleurs élèves. 

Singapour caracole largement en tête en mathématiques, sciences et lecture, comme en 2016.

Il est suivi par Macao, Taïwan, Hong Kong, le Japon et la Corée du Sud en maths. "On continue d'avoir des pays d'Asie, et notamment sur les mathématiques, qui trustent vraiment les premières performances", explique Eric Charbonnier, spécialiste de l'éducation à l'OCDE.

Principal fait marquant de cette édition 2022 : les résultats "montrent une baisse inédite de la performance des élèves dans l'histoire de Pisa", souligne l'OCDE.

"En mathématiques, la moyenne des pays de l'OCDE a baissé de 15 points par rapport à 2018, alors que la différence entre chaque cycle n'avait jamais dépassé les quatre points auparavant. En compréhension de l'écrit, la baisse est de 10 points dans la moyenne de l'OCDE", et les résultats en sciences sont restés stables, détaille Irène Hu, analyste de l'OCDE.

En cause notamment pour expliquer la "chute dramatique" des performances: la crise du Covid, qui "bien sûr a un impact sur ce que l'on observe" et a été "un accélérateur de baisse de performances", indique Eric Charbonnier.

Fortes inégalités en France

Mais, tempère l'expert, "il ne faut pas tout faire porter au Covid non plus" car "il y avait déjà une tendance à la baisse depuis une dizaine d'années" globalement, et "on n'a pas vu de lien direct entre les fermetures d'écoles et la performance".

La France, elle, se situe comme en 2018 dans la moyenne des pays de l'OCDE, "à un niveau comparable à celui de l'Espagne, la Hongrie et la Lituanie dans les trois matières", relève Irène Hu.

L'hexagone est classé 22e en maths, 24e en compréhension de l'écrit et 22e en sciences parmi les 38 pays de l'OCDE (statistiquement "entre la 15e et la 29e place en mathématiques et sciences" et "entre la 11e et la 29e" en lecture, selon l'OCDE).

Mais ses résultats sont "parmi les plus bas jamais mesurés", selon l'OCDE. En mathématiques, elle connaît entre 2018 et 2022 "une baisse historique du niveau des élèves", souligne Eric Charbonnier.

Marquée par un poids très fort de l'origine sociale dans la réussite des élèves, la France reste aussi "l'un des pays de l'OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance qu'ils obtiennent au Pisa est le plus fort", mais "sans aggravation notable" entre 2012 et 2022, indique l'OCDE.

D'autres pays européens, comme l'Allemagne - qui avait opéré depuis 2000 un redressement spectaculaire, dit "choc Pisa" -, la Finlande, où les inégalités entre filles et garçons se creusent, ou la Norvège, connaissent des baisses plus importantes que la France en mathématiques.

Mais "cette chute de la performance n'est pas non plus une fatalité mondiale, puisque certains pays ont réussi à la limiter", voire à "maintenir" la performance comme en Suisse ou en Corée ou à l'augmenter comme au Japon", analyse Irène Hu.

Outre le Covid, d'autres facteurs sont avancés par l'OCDE pour expliquer la baisse des résultats : la crise d'attractivité du métier d'enseignant, qui touche de plus en plus de pays, le manque de soutien aux enseignants et aux élèves, ou encore l'implication des parents, moins forte qu'en 2018.

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