L’AfD sous le feu des critiques pour ses liens avec un projet de “remigration” de citoyens allemands

Tino Chrupalla (gauche), président de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), et Alice Weidel (droite), à la tête du groupe parlementaire de l'AfD.
Tino Chrupalla (gauche), président de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), et Alice Weidel (droite), à la tête du groupe parlementaire de l'AfD. Tous droits réservés Kay Nietfeld/(c) Copyright 2024, dpa (www.dpa.de). Alle Rechte vorbehalten
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Par Euronews avec AP
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Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne est pris dans un feu nourri de critiques après la révélation de son lien avec une réunion portant sur un projet de "remigration" de citoyens allemands d'origine étrangère. Les Sociaux-démocrates ont mené la charge au Parlement.

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Après la révélation la semaine dernière d'un projet de "remigration" des Allemands d'origine étrangère, le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) est sous le feu des critiques, notamment venue de membres de la majorité au pouvoir et du gouvernement.

La semaine dernière, le média Correctiv révélait l'existence d'une réunion de l'extrême droite en novembre à laquelle auraient participé des personnalités du Mouvement identitaire extrémiste et de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), parti d'extrême droite. Un membre éminent du Mouvement identitaire, Martin Sellner, de nationalité autrichienne, a présenté sa vision de la "remigration". Parmi les personnes présentes à la réunion : Alice Weidel, cheffe du groupe parlement de l'AfD au Parlement fédéral et codirigeante du parti.

Les sondages nationaux placent actuellement l'AfD en deuxième position, avec un soutien de plus de 20 %, derrière le bloc d'opposition de centre-droit, mais devant les partis de l'impopulaire coalition de centre-gauche du chancelier Olaf Scholz. 

Depuis ces révélations, l'AfD tente de prendre ses distances avec la réunion, affirmant que le parti n'avait aucun lien organisationnel ou financier avec l'événement, qu'il n'était pas responsable de ce qui y avait été discuté et que les membres qui y avaient participé l'avaient fait à titre purement personnel, à l'image d'Alice Weidel.

Les Sociaux-démocrates lancent la charge

Ces derniers jours, "nous avons entendu des craintes et des inquiétudes ; nous avons vu que, sur les tables de cuisine en Allemagne, les citoyens allemands discutent de la question de savoir s'ils doivent fuir leur propre pays", a déclaré Lars Klingbeil, le chef de la majorité des Sociaux-démocrates, au Bundestag jeudi.

"Vous êtes un loup déguisé en agneau, mais je vous dis que votre façade commence à s'effriter", a-t-il déclaré aux législateurs de l'AfD.

Konstantin Kuhle, un législateur de haut rang des Démocrates libres, l'un des partenaires de coalition d'Olaf Scholz, a déclaré que la réunion signalée montrait que l'AfD s'efforçait de servir d'intermédiaire institutionnel à des groupes extrémistes.

Des manifestations contre l'extrême droite ont eu lieu à plusieurs reprises dans les villes allemandes ces derniers jours, dont une à Cologne mardi qui a attiré des dizaines de milliers de participants.

Le chef de file de l'AfD, Bernd Baumann, s'est plaint que les partis traditionnels "falsifient nos demandes, en particulier sur la question de la "remigration"" et affirmé que son parti est confronté à une "campagne sournoise menée par des politiciens et des journalistes de la classe gauche-verte en ruine".

Depuis les révélations de Correctiv, les appels à l'interdiction de l'AfD, qui ne cesse de déplacer vers l'extrême droite depuis sa création en 2013, se multiplient en Allemagne. Mais nombre de ses opposants se sont prononcés contre cette idée, arguant que le processus serait long, le succès très incertain et qu'il pourrait profiter au parti en lui permettant de se dépeindre en victime.

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