Mort des migrants dans la Manche, le Parlement à Londres approuve les expulsions vers le Rwanda

Un groupe de migrants amené à Douvres, dans le Kent, par la Border Force à la suite d'un incident survenu sur un petit bateau dans la Manche, le mardi 23 avril 2024.
Un groupe de migrants amené à Douvres, dans le Kent, par la Border Force à la suite d'un incident survenu sur un petit bateau dans la Manche, le mardi 23 avril 2024. Tous droits réservés Gareth Fuller/PA
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Par Euronews avec AP
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Au moins cinq personnes ont trouvé la mort en traversant la Manche, ce mardi. Les corps ont été retrouvés sur la plage de Wimereaux, dans le nord de la France. Une centaine de migrants ont été secourus.

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Cinq personnes, dont un enfant, sont mortes en tentant de traverser la Manche de la France vers le Royaume-Uni, ont annoncé mardi les autorités françaises, quelques heures après que le gouvernement britannique a approuvé un projet de loi sur les migrants qui prévoit l'expulsion vers le Rwanda de certains de ceux qui sont entrés illégalement dans le pays.

La préfecture du Nord de la France a déclaré dans un communiqué que les autorités avaient repéré plusieurs bateaux, remplis de migrants, au large des côtes du Pas-de-Calais, tentant de partir en début de matinée.

Plusieurs navires de la marine française, dont le remorqueur d'assistance et de sauvetage Abeille Normandie, sont intervenus pour secourir "une embarcation très encombrée transportant plus d'une centaine de personnes à bord", indique le communiqué envoyé par courriel à l'Associated Press.

"Ils ont sauvé plusieurs personnes, mais malheureusement, cinq personnes sont décédées malgré l'intervention rapide des services d'urgence".

Le préfet de région, Jacques Billant, a déclaré qu'une femme, trois hommes et une fillette de 7 ans avaient trouvé la mort. Il a également précisé que le bateau avait tenté de naviguer au large de la plage de Wimereux et qu'il transportait 112 personnes.

Le communiqué ajoute que l'opération de sauvetage est en cours et que des hélicoptères et des bateaux ont déjà été déployés sur les lieux.

La Voix du Nord, un journal régional, a déclaré que les corps avaient été découverts sur la plage de Wimereux, dans le nord de la France, mardi matin.

Le "Rwanda bill" finalement approuvé à Westminster

Une tragédie qui survient après l'adoption du projet de loi sur l'asile et l'immigration par le Parlement britannique et alors que les migrants continuent d'essayer de passer de la France au Royaume-Uni.

L'impasse parlementaire qui bloquait la législation depuis deux mois a finalement été levée juste après minuit lorsque la Chambre des Lords, non élue, a "reconnu la primauté" de la Chambre des Communes, élue, et a abandonné les derniers amendements qu'elle avait proposés, ouvrant ainsi la voie à l'adoption du projet de loi.

Plus tôt dans la journée de lundi, Rishi Sunak avait tenu une rare conférence de presse matinale pour exiger que les Lords cessent de bloquer sa proposition pour mettre fin à la marée de migrants traversant la Manche à bord de petites embarcations, promettant que les deux chambres du Parlement resteraient en session jusqu'à ce qu'elle soit approuvée.

L'impasse législative n'est que le dernier obstacle en date pour retarder la mise en œuvre d'un plan qui a été bloqué à plusieurs reprises par une série de décisions de justice et par l'opposition des défenseurs des droits humains qui le jugent illégal et inhumain. Les défenseurs des migrants ont promis de poursuivre la lutte contre ce plan.

"Pendant près de deux ans, nos adversaires ont usé de tous les stratagèmes possibles pour bloquer la lutte et faire en sorte que les bateaux continuent d'arriver", avait déclaré M. Sunak aux journalistes lundi matin à Londres. "Mais trop c'est trop. Finies les tergiversations, finis les retards".

Le gouvernement prévoit d'expulser vers le Rwanda une partie des personnes qui entrent illégalement au Royaume-Uni afin de dissuader les migrants qui risquent leur vie sur des embarcations de fortune dans l'espoir de pouvoir demander l'asile une fois qu'ils auront atteint le Royaume-Uni.

Malgré l'approbation de la législation par le Parlement, d'autres recours en justice pourraient encore retarder les vols d'expulsion, a déclaré Tim Bale, professeur de politique à l'université Queen Mary de Londres.

"Je ne pense pas que les choses soient nécessairement claires et nettes", a-t-il déclaré. "Nous assisterons à des tentatives de blocage légal des déportations."

Rishi Sunak a misé son avenir politique sur les vols d'expulsion, en promettant de "stopper les bateaux", un élément clé de son discours aux électeurs. Les élections locales de la semaine prochaine sont considérées comme un baromètre de la manière dont les partis se comporteront lors des élections générales.

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