Israël et le Hezbollah échangent des tirs transfrontaliers quasi quotidiens depuis le mois d'octobre, mais les hostilités se sont récemment intensifiées au point que beaucoup craignent une guerre régionale plus large au Moyen-Orient.
L'armée israélienne a demandé à la population d'évacuer les localités du Sud-Liban situées en dehors de la zone tampon déclarée par les Nations unies, indiquant ainsi qu'elle pourrait élargir l'opération terrestre lancée en début de semaine contre le groupe militant du Hezbollah.
Cette annonce intervient alors qu'une série d'explosions massives a été entendue dans la capitale Beyrouth aux premières heures de la matinée de vendredi.
L'agence de presse nationale libanaise a fait état de plus de dix frappes aériennes consécutives dans la capitale, mais il n'a pas été possible de savoir ce qui était visé ni s'il y avait eu des victimes.
Les forces israéliennes ont déclaré avoir frappé environ 200 cibles du Hezbollah dans tout le Liban, y compris des installations de stockage d'armes et des postes d'observation, et les FDI ont promis de continuer à infliger des "dégâts importants" au Hezbollah.
"Nos forces au Liban éliminent de plus en plus de commandants et de terroristes. Chaque rencontre de ce type se termine par une victoire de notre part. Nos forces sont prêtes et entraînées plus que jamais, riches de l'expérience acquise lors des combats à Gaza, et leur avantage sur le champ de bataille est évident", a déclaré le chef d'état-major israélien, le général de corps d'armée Herzi Halevi.
Au moins neuf soldats israéliens ont été tués dans des affrontements avec le Hezbollah dans le sud du Liban, où Israël a annoncé le début de ce qu'il appelle une incursion terrestre limitée en début de semaine.
Ces combats surviennent alors que la région se prépare à la réponse d'Israël à l'attaque iranienne de mardi soir, au cours de laquelle quelque 200 missiles balistiques ont été tirés en direction d'Israël.
Les combats ont poussé près de 1,2 million de personnes à quitter leur foyer au Liban, selon la cellule de crise du pays.
Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que 28 professionnels de la santé avaient été tués au Liban au cours de la journée écoulée.
Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a décrit une situation désastreuse dans le traitement des blessés, avec trois douzaines d'établissements de santé fermés dans le sud du Liban et cinq hôpitaux partiellement ou totalement évacués à Beyrouth.
"De nombreux professionnels de la santé ne se présentent pas au travail car ils ont fui les zones où ils travaillent en raison des bombardements, ce qui limite considérablement la prise en charge des traumatismes de masse et la continuité des services de santé", a-t-il déclaré à Genève.
Le ministre libanais de la Santé a déclaré que les frappes israéliennes qui ont touché neuf hôpitaux et 45 centres de soins violaient le droit et les traités internationaux.
"Les lois internationales sont claires en ce qui concerne la protection de ces personnes - je veux dire les ambulanciers", a déclaré Firas Abiad. "Qui a donné à Israël le droit d'être à la fois juge et bourreau ?"
La Croix-Rouge libanaise a déclaré qu'une frappe israélienne avait blessé quatre de ses secouristes et tué un soldat de l'armée libanaise alors qu'ils évacuaient des blessés du sud.
Elle a indiqué que le convoi, qui se trouvait près du village de Taybeh et qui était accompagné de soldats libanais, a été pris pour cible jeudi alors qu'il coordonnait ses déplacements avec les forces de maintien de la paix de l'ONU.
L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
Un autre soldat libanais a été tué par des tirs israéliens sur un poste de l'armée dans la ville de Bint-Jbeil, dans le sud du pays, selon l'armée libanaise, qui a déclaré avoir riposté.
Israël affirme viser le Hezbollah après près d'un an d'attaques à la roquette qui ont commencé le 8 octobre 2023 et ont déplacé quelque 60 000 Israéliens des communautés du nord.
Au cours de l'année écoulée, Israël a mené des frappes de représailles qui ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes du côté libanais.
Près de 2 000 personnes ont été tuées et plus de 9 000 blessées au Liban depuis le début des combats il y a près d'un an.