Les forces syriennes et russes se sont battues pendant des années pour placer la deuxième ville de Syrie, Alep, sous le contrôle total de Bachar al-Assad, provoquant une dévastation généralisée.
Après la chute soudaine de l'ancien président syrien, Bachar al-Assad, les habitants d'Alep se rappellent les horreurs qui leur ont été infligées, à eux et à leur ville.
Des centaines de milliers de personnes ont été tuées dans des bombardements indiscriminés, tandis que l'effondrement économique du pays a plongé la majeure partie de sa population dans la famine et alimenté le trafic de drogue.
Des millions de réfugiés syriens, dont la plupart se trouvent dans les pays voisins, souffrent par ailleurs de la précarité et de l'hostilité d'une part de la population locale qui exige leur expulsion.
Des bombardements réguliers sur Alep
Le Dr. Obeid Diab, 84 ans, a été contraint de fuir sa maison pendant des bombardements sur Alep.
"Ils frappaient sans discrimination. Les avions à réaction survolaient les lieux et les bombes tombaient. Elles tombaient simplement, et le vent les poussait ici ou là", raconte-t-il. "Ils frappaient et ils s'en allaient, tout simplement".
De nombreuses personnes que le Dr. Diab connaissait ont été tuées lors de ces attaques, notamment sa nièce de neuf ans qu'il a enterrée à mains nues, avec de nombreux autres enfants du quartier.
"Nous avons dû enterrer les enfants à mains nues. Tout d'abord, il y avait les enfants de ce quartier. Parmi eux, il y avait ma nièce, cette petite, elle avait neuf ans. Elle est morte. Qu'est-ce qu'on peut dire ?", déclare Obeid Diab.
Un régime dictatorial brutal
Par ailleurs, d'innombrables Syriens ont disparu dans le système carcéral brutal du régime, condamnés à la torture ou à la mort.
Ali, un habitant d'Alep, raconte qu'il a été arrêté et emprisonné sur la base d'accusations infondées.
"L'armée criminelle de Bachar al-Assad est intervenue et nous a emmenés en prison, sous prétexte que nous étions affiliés à des groupes armés", raconte-t-il.
Désormais rentré chez lui, Ali explique qu'il est resté dans sa maison dans l'est d'Alep pendant toute la durée du siège en 2016 et aussi longtemps qu'il le pouvait par la suite, lorsque les milices du régime contrôlaient la zone.
Bachar al-Assad étant en exil en Russie, les nouvelles autorités du pays enquêtent sur les atrocités commises durant son régime : les fosses communes, les prisons gérées par l'armée, les services de renseignement et les agences de sécurité, connues pour leurs tortures systématiques et leurs exécutions massives.
Bien que l'avenir soit encore incertain, pour de nombreux Syriens, la chute de Bachar al-Assad a apporté de l'espoir pour la première fois depuis longtemps.