De retour en Roumanie, les frères Tate affirment : "Les hommes innocents ne fuient rien"

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Après des semaines passées aux États-Unis, les frères Andrew et Tristan Tate se sont envolés pour la Roumanie tôt ce samedi, affirmant : "Les hommes innocents ne fuient rien".

Les frères Tate ont été arrêtés pour la première fois par la police en décembre 2022 après qu'une jeune femme a déclaré avoir été retenue captive dans leur maison. Elle faisait partie des nombreuses femmes qui ont déclaré avoir été retenues contre leur gré et exploitées sexuellement par les deux frères.

Outre cette affaire, une enquête a été ouverte en Roumanie contre eux l'année dernière pour trafic d'enfants, relations sexuelles avec un mineur, blanchiment d'argent et influence sur des déclarations.

L'avion des frères - dont Andrew Tate a déclaré plus tôt dans un message sur X qu'il avait coûté 185 000 dollars pour "traverser l'Atlantique en avion pour signer un bout de papier" - a atterri à Bucarest peu avant 1 heure du matin samedi.

Après leur arrivée à leur résidence près de la capitale, Bucarest, Andrew Tate a déclaré à Euronews qu'ils allaient plaider non coupable devant le tribunal.

"Après tout ce que nous avons traversé, nous méritons vraiment de passer un jour au tribunal où il sera dit que nous n'avons rien fait de mal et que nous n'aurions jamais dû être au tribunal en premier lieu. Nous n'aurions jamais dû aller en prison. Nous n'aurions jamais dû voir nos biens saisis. Nous n'aurions jamais dû voir nos noms calomniés", a-t-il déclaré. "Tous ceux qui ont cru à ce genre d'absurdités ont un QI particulièrement bas".

Leur retour en Roumanie intervient près d'un mois après la levée de l'interdiction de voyage imposée aux deux frères, qui ont ensuite pris un jet privé pour se rendre aux États-Unis, où ils ont atterri à Fort Lauderdale, en Floride.

La correspondante d'Euronews à Bucarest, Maria Moiș, a déclaré que le départ des frères Tate vers les États-Unis avait été critiqué par certains députés à l'époque : "Il y avait des soupçons que le gouvernement américain avait fait pression sur les autorités roumaines pour qu'elles assouplissent leurs conditions, surtout après que le ministre des Affaires étrangères ait confirmé, lors de la conférence de Munich sur la sécurité, qu'il avait parlé des frères Tate au représentant américain."

"Avec de tels crimes, il est incroyable que l'on puisse lever une assignation à résidence", avait déclaré le député Alexandru Dimitriu à Euronews à l'époque. "Je vous le dis en tant qu'avocat. Fondamentalement, en ce moment, le système judiciaire projette l'image suivante : vous avez assez d'influence, vous avez assez d'argent, le système judiciaire ne peut pas vous toucher". Alexandru Dimitriu avait également affirmé que les frères avaient aidé la campagne du candidat d'extrême droite à la présidence, Călin Georgescu, qui a ensuite été disqualifié de l'élection. "Nous avons également appris, sur place, qu'ils ont aussi aidé la campagne de Călin Georgescu, avec certaines sommes d'argent et des moyens d'influence en ligne."

Les deux frères restent sous contrôle judiciaire, ce qui les oblige à se présenter devant les autorités judiciaires en Roumanie lorsqu'ils sont convoqués. Eugen Vidineac, l'un des avocats des frères Tate en Roumanie, a déclaré qu'ils devraient se présenter à un agent de surveillance lundi.

Quelques jours après l'arrivée des Tate aux États-Unis, le 4 mars, le procureur général de Floride, James Uthmeier, a déclaré que son bureau avait ouvert une enquête criminelle sur eux. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a indiqué qu'il avait demandé à son bureau de collaborer avec les forces de l'ordre pour mener une enquête préliminaire sur les deux frères. Un jour après l'ouverture de l'enquête, Andrew Tate a déclaré dans un message sur X : "Je n'ai commis aucun crime et ils essaient d'en trouver un parce qu'ils ne m'aiment pas".

La levée de leur interdiction de voyager pendant deux ans est intervenue après qu'un tribunal de Bucarest a jugé, en décembre, qu'une affaire contre les frères ne pouvait être jugée en raison de multiples irrégularités juridiques et procédurales de la part des procureurs. L'affaire est toutefois restée ouverte.

Pour sa part, Tristan Tate a déclaré après son retour en Roumanie : "Je pense qu'il est très révélateur que nous ayons fait l'objet d'une enquête pendant deux ans et demi, et que nous ayons été traînés devant les médias, en prison, hors de prison, pendant tout ce temps, et qu'en décembre de l'année dernière, un juge ait déclaré qu'il n'y avait pas assez de preuves pour que l'affaire puisse même être jugée."

En août dernier, l'agence roumaine de lutte contre la criminalité organisée (DIICOT) a également lancé une deuxième procédure contre les frères, enquêtant sur des allégations de traite d'êtres humains, de traite de mineurs, de relations sexuelles avec un mineur, d'influence sur des déclarations et de blanchiment d'argent. Ils ont également nié ces accusations.

Andrew Tate, 38 ans, ancien kickboxeur professionnel et misogyne autoproclamé qui a accumulé plus de 10 millions de followers sur X, a affirmé à plusieurs reprises que les procureurs roumains ne disposaient d'aucune preuve contre lui et qu'il existait une conspiration politique visant à le faire taire.

"Il y a beaucoup de gens dans le monde aujourd'hui qui n'ont pas confiance dans les institutions roumaines... mais nous allons restaurer cette confiance en rentrant chez nous, en tant que citoyens américains, en allant au tribunal et en obtenant la non-culpabilité que nous méritons", a déclaré Andrew Tate. "Si un tribunal a besoin de nous parler, nous serons là parce que nous sommes innocents."

Les batailles juridiques des frères Tate ne se limitent pas à la Roumanie. Quatre femmes britanniques qui ont accusé Andrew Tate de violences sexuelles et d'abus physiques le poursuivent au Royaume-Uni après que le service des poursuites de la Couronne a décidé de ne pas le poursuivre.

En mars dernier, les frères Tate ont comparu devant la cour d'appel de Bucarest dans une affaire distincte, après que les autorités britanniques ont émis des mandats d'arrêt à la suite d'allégations d'agression sexuelle dans une affaire remontant à la période allant de 2012 à 2015. La cour d'appel a accédé à la demande du Royaume-Uni d'extrader les Tate, mais seulement après la fin de la procédure judiciaire en Roumanie.