L'armée israélienne a lancé vendredi la première attaque contre la banlieue sud de Beyrouth depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu le 27 novembre dernier.
Le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adrai, avait prévenu les habitants de la région via la plateforme X, leur demandant d'évacuer leurs maisons immédiatement avant l'attaque.
Ces frappes dans le sud de Beyrouth sont en représailles des frictions dans le sud du pays, proche de la frontière Israélienne. Vendredi matin, l'armée israélienne a annoncé qu'elle avait détecté deux roquettes tirées depuis le sud du Liban en direction de la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël.
Dans une déclaration antérieure, Avichai Ardai a indiqué que les défenses aériennes israéliennes avaient intercepté l'un des missiles, tandis que l'autre était tombé à l'intérieur du territoire libanais sans faire de blessés ni de dégâts.
Le communiqué ajoute que les deux roquettes ont été tirées à 07h50, ce qui a conduit à l'activation du système d'alerte.
L'armée a lancé une série de raids sur différentes zones du sud-Liban. Le Hezbollah a nié toute responsabilité dans les tirs de roquettes.
Une source du Hezbollah a confirmé l'engagement du parti à respecter "l'accord de cessez-le-feu". D'après celui-ci, l'organisation devait se retirer de la zone nord du fleuve située à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. La source a nié tout "lien avec les roquettes tirées aujourd'hui du sud-Liban".
"Ces incidents s'inscrivent dans le contexte de la fabrication de prétextes suspects pour la poursuite de l'agression israélienne contre le Liban", a ajouté la source.
Une version soutenue par le président libanais, Joseph Aoun. "Il va y avoir une enquête sur l’origine de ces tirs", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’Élysée. "Tout indique qu’il ne s’agit pas du Hezbollah et que le Hezbollah n’est pas responsable."
Un cessez-le-feu fragile dans le sud du pays
Malgré l'accord, les autorités libanaises ont enregistré 1 263 violations de celui-ci par les Israéliens qui ont fait au moins 100 morts et 331 blessés, selon les statistiques officielles, soulignant la tension persistante dans la région en dépit de la trêve.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a tenu le gouvernement libanais pour responsable de toute attaque lancée depuis son territoire. "À chaque tentative de causer du tort aux localités de Galilée, les toits de la banlieue [sud de] Beyrouth trembleront", a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux. "J’adresse ici un message clair au gouvernement libanais : si vous ne faites pas appliquer l’accord de cessez-le-feu [avec le Hezbollah], nous le ferons appliquer".
Israël Katz a également souligné qu'Israël ne permettrait pas que les événements du 7 octobre se répètent, soulignant qu'il "travaillera de toutes ses forces pour assurer la sécurité des habitants de la Galilée et faire face à toute menace".
Samedi dernier, des avions israéliens ont lancé des raids intensifs sur plusieurs régions du sud-Liban, après que Tel-Aviv eut annoncé qu'une ville israélienne avait été la cible d'une attaque de missiles en provenance du Liban, ce qui a incité le Hezbollah à nier catégoriquement son implication dans l'attaque.
Le retrait israélien du sud-Liban, qui devait avoir lieu le 18 février selon les accords conclus, n'a été que partiellement mis en œuvre, Israël maintenant sa présence dans cinq localités libanaises clés dans les zones qui ont été le théâtre des récentes opérations militaires. Il a également procédé à l'établissement d'une bande frontalière de deux kilomètres à l'intérieur du territoire libanais.