L'agence des Nations Unies ne dispose plus des stocks de farines nécessaires pour faire du pain en raison du blocage de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne par Israël il y a un mois. Elle met en garde contre une augmentation catastrophique de la faim et de la malnutrition.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) ferme toutes les boulangeries à Gaza, invoquant l'épuisement des réserves en raison du blocage par Israël de toute aide humanitaire il y a près d'un mois.
L'agence des Nations unies ne dispose plus de suffisamment de farine de blé pour fabriquer du pain et a mis en garde contre une augmentation catastrophique de la faim et de la malnutrition.
L'organe militaire israélien chargé des affaires palestiniennes, connu sous le nom de COGAT, a déclaré que plus de 25 000 camions étaient entrés à Gaza pendant le cessez-le-feu, transportant près de 450 000 tonnes d'aide. Cette quantité représente environ un tiers de ce qui est entré pendant la guerre.
"Il y a suffisamment de nourriture pour une longue période, si le Hamas laisse les civils en disposer", a -t-il affirmé.
Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que cette affirmation était "ridicule" et que la pénurie de nourriture était très grave. L'organisation est "à la fin de ses approvisionnements" et le manque de farine et d'huile de cuisson oblige les boulangeries à fermer, a-t-il déclaré, ajoutant que "le PAM ne ferme pas ses boulangeries pour le plaisir".
Les agences de l'ONU et les groupes d'aide disent avoir eu du mal à acheminer et à distribuer l'aide avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en janvier. Leurs estimations de la quantité d'aide parvenue à la population de Gaza étaient systématiquement inférieures à celles du COGAT, qui se basaient sur la quantité d'aide entrée par les postes frontières.
Gaza dépend fortement de l'aide internationale car la guerre a détruit la quasi-totalité de ses capacités de production alimentaire.
Mohammed al-Kurd, père de 12 enfants, raconte que ses enfants se couchent sans dîner. "Nous leur disons d'être patients et que nous leur apporterons de la farine demain matin", a-t-il confié. "Nous leur mentons et nous nous mentons à nous-mêmes."
Les humanitaires de l'ONU se disent choqués par l'assassinat de leurs collègues à Gaza
Les humanitaires de l'ONU de plusieurs organisations se sont déclarés choqués par l'assassinat de 15 collègues en mission dans le sud de Gaza, dont les corps ont été retrouvés dans une fosse peu profonde après une opération de sauvetage d'une semaine, notant qu'un travailleur est toujours porté disparu.
"Ces personnes ont été abattues", a déclaré Jens Laerke, porte-parole du bureau de coordination de l'aide des Nations unies (OCHA)."Normalement, nous ne manquons pas de mots et nous sommes des porte-parole, mais parfois nous avons du mal à les trouver. C'est l'un de ces cas", a-t-il poursuivi, faisant référence à des vidéo prises près de Tal-As-Sultan par une équipe de secours de l'OCHA. Ces images montrent un véhicule de l'ONU, des ambulances et un camion de pompiers écrasés et enterrés dans le sable par l'armée israélienne.
Les travailleurs humanitaires, identifiés par le Croissant-Rouge palestinien, la défense civile palestinienne et l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avaient été envoyés pour recueillir des blessés le 23 mars dans la région de Rafah.
James Elder, porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), a condamné les "violations sans précédent" du droit international humanitaire (DIH) à Gaza, liées à la reprise des bombardements israéliens et des opérations terrestres à l'intérieur de l'enclave détruite.
"La seule volonté ne permet pas de survivre quand on voit violation après violation du DIH (droit international humanitaire), violation après violation de la restriction de l'aide", a ajouté le porte-parole de l'UNICEF.