L’armée israélienne a intensifié ses bombardements meurtriers sur l'enclave dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon un bilan du Hamas, 82 personnes ont été tuées.
Conformément aux déclarations du Premier ministre Benyamin Netanyahou, Israël a intensifié ses frappes sur la bande de Gaza.
De jeudi soir jusqu’à vendredi matin, l’armée israélienne a pilonné plusieurs zones de l’enclave, notamment en périphérie de Deir al-Balah, dans le centre, à Khan Younès, dans le sud, ainsi qu’à Jabaliya et Beit Lahiya, dans le nord.
Au moins 82 personnes ont été tuées, selon les autorités de santé locales contrôlées par le Hamas, qui ont précisé que 66 corps ont été acheminés à l’hôpital indonésien de Gaza, dans le nord de l’enclave, tandis que 16 autres ont été transportés à l’hôpital Nasser, à Khan Younès. Les opérations de secours se poursuivent toujours dans les décombres.
Nouvel exode de réfugiés à Jabaliya et Beit Lahiya
Ces frappes ont provoqué un nouvel exode des civils réfugiés dans les camps de Jabaliya et Beit Lahiya. Quelques jours plus tôt, des attaques similaires sur ces zones avaient déjà fait plus de 130 morts, d’après le ministère de la Santé de Gaza.
Les déplacés ont fui dans la précipitation, souvent à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, emportant ce qu’ils pouvaient.
“L’armée est entrée, bombardant, tuant… Nous avons quitté la maison avec difficulté, entre les morts et les bombes. Nous n’avons rien pu emporter”, a témoigné Feisal Al-Attar, un déplacé de Beit Lahiya.
Une opération israélienne de grande envergure en préparation
De son côté, l’armée israélienne affirme avoir ciblé environ 150 positions, incluant des lanceurs de missiles antichars et diverses infrastructures militaires. Un responsable israélien a précisé que ces frappes s’inscrivent dans une phase préparatoire à une opération de plus grande envergure.
“Notre objectif est de les ramener chez eux et de faire renoncer le Hamas au pouvoir”, a confirmé vendredi le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer.
Les familles des otages ont réagi avec inquiétude à l’intensification des frappes, déclarant s’être réveillées “le cœur lourd”. Elles ont exhorté Netanyahu à s’associer aux efforts diplomatiques américains :
“Rater cette opportunité historique d’un accord pour ramener les otages serait un échec retentissant qui restera à jamais dans l’infamie”, ont-elles affirmé dans un communiqué du Forum des otages.
Troisième mois de blocus humanitaire
Le blocus de Gaza entre dans son troisième mois. Israël continue d’empêcher l’entrée de nourriture, de carburant, de médicaments et d’autres fournitures de première nécessité, exacerbant la crise humanitaire.
Plus tôt cette semaine, une nouvelle organisation humanitaire soutenue par les États-Unis, la Gaza Humanitarian Foundation, a annoncé qu’elle devrait débuter ses opérations d’ici la fin du mois, à la suite d’accords passés avec des responsables israéliens.
Ce groupe inclut d’anciens militaires américains, ex-coordinateurs humanitaires et contractants de sécurité.
Toutefois, plusieurs acteurs majeurs de l’aide internationale, dont les Nations Unies, ont critiqué ce dispositif, estimant qu’il ne respecte pas les principes humanitaires fondamentaux. Ils ont annoncé leur refus d’y participer.
Au même moment, Donald Trump a achevé une tournée diplomatique dans le Golfe, sans passer par Israël. Lors d’un forum économique à Abou Dhabi, le président a évoqué la crise humanitaire dans l’enclave.
“Nous observons ce qui se passe à Gaza. Il faut régler cela. Beaucoup de gens meurent de faim. Il se passe beaucoup de choses terribles" a déclaré le dirigeant.