Israël poursuit se frappes dans le nord de la bande de Gaza. Selon la Défense civile palestinienne, contrôlée par le Hamas, les attaques auraient également ciblé l'hôpital Al-Awda.
Israël a appelé à de nouvelles évacuations dans le nord de la bande de Gaza, où il a poursuivi ses bombardements malgré les critiques internationales croissantes sur l’intensification de son offensive dans le territoire palestinien.
Selon la Défense civile palestinienne, contrôlée par le Hamas, au moins 107 Palestiniens ont été tués au cours de ces dernières 24 heures et plusieurs bâtiments dont l'hôpital Al-Awda, ont été touchés par les frappes.
Le personnel de l'hôpital indique que les frappes ont provoqué des incendies et d'importants dégâts aux équipements et aux réservoirs d'eau. De son côté, l’État hébreux toute responsabilité dans l'attaque car il ne ciblait pas le bâtiment et promet une l'ouverture d'une enquête.
Les forces israéliennes ont également pris pour cible les réservoirs d'eau de l'hôpital et ont mis le feu aux cliniques externes, selon Raafat Ali al-Majdalawi, directeur de l'Association pour la santé et la communauté d'Al-Awda.
L'hôpital d'Al-Awda était l'un des deux seuls hôpitaux encore ouvert dans le nord de l'enclave. Le nombre de personnes ont été blessées ou tuées lors de ces frappes est encore inconnu.
Nouvelles attaques contre le Liban
Les frappes israéliennes se sont également étendues au sud du Liban. Plusieurs médias locaux rapportent des sites proches de la frontière ont été touchés. Israël affirme avoir ciblé des bâtiments et des installations appartenant au Hezbollah, afin d'empêcher le groupe de se réarmer.
Le Premier ministre libanais a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il respecte l'accord de cessez-le-feu existant. Cette trêve, établie entre les deux pays en novembre dernier, est violée quasi-quotidiennement par Israël selon Beyrouth.
Israël nie la pénurie de nourriture à Gaza
Les Nations unies indiquent que quelque 90 camions transportant de l'aide sont arrivés à Gaza et que leur contenu a été distribué à la population qui en a désespérément besoin. Cela représente environ la moitié des quelque 200 camions qui sont entrés dans l'enclave depuis qu'Israël a mis fin à son blocus de près de trois mois sur la bande de Gaza, et qui n'ont pas encore atteint les Palestiniens.
"Les livraisons d'hier sont limitées en quantité et loin d'être suffisantes pour répondre aux besoins des 2,1 millions d'habitants de Gaza", a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.
Au cours du dernier cessez-le-feu, 600 camions transportant de la nourriture, du carburant, de l'aide cruciale et des fournitures médicales entraient chaque jour dans la bande de Gaza.
L'agence militaire israélienne chargée de l'acheminement de l'aide à Gaza, le COGAT, a déclaré de son côté : "selon notre évaluation actuelle, il n'y a pas de pénurie alimentaire à Gaza en ce moment."
Les organisations humanitaires internationales rejettent cette déclaration, nombre d'entre elles qualifiant l'aide qui arrive actuellement à Gaza de "goutte d'eau dans un océan" par rapport à ce qui est nécessaire pour satisfaire les besoins des habitants.
Cette semaine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé l'acheminement de l'aide à des niveaux "minimaux" afin de préserver le soutien des États-Unis et de ses alliés, alors que les critiques internationales sur la conduite de la guerre par son gouvernement s'intensifient.
Lors d'une conférence de presse télévisée mercredi, le dirigeant israélien a souligné que la guerre menée par son gouvernement contre l'enclave ne prendrait pas fin tant qu'Israël n'aurait pas atteint tous ses objectifs militaires.
Le Premier ministre israélien s'est dit ouvert à une nouvelle trêve temporaire pour libérer les derniers otages, mais a souligné qu'en fin de compte, la guerre reprendra.
Benjamin Netanyahu a souligné que les combats ne cesseront que lorsque le Hamas aura libéré tous les otages restants, quitté le pouvoir, démantelé, désarmé et quitté Gaza.
Il a également annoncé que les plans à long terme comprennent la mise en œuvre du plan controversé d'après-guerre du président américain Donald Trump visant à déplacer les 2,1 millions d'habitants du territoire vers les pays voisins. Le président américain a également déclaré que les États-Unis "s'approprieraient" alors la bande de Gaza.
Les Palestiniens, ainsi que la quasi-totalité de la communauté internationale, ont rejeté la proposition de M. Trump de vider Gaza de sa population palestinienne et de placer le territoire sous le contrôle de Washington.
La guerre a commencé lorsque des militants du Hamas ont attaqué le sud d'Israël le 7 octobre 2023, tuant environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils. Le Hamas a pris 251 personnes en otage et en détient actuellement 58, dont 20 seraient encore en vie.
L'offensive israélienne qui a suivi a tué à ce jour plus de 53 762 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la santé de Gaza, dirigé par le Hamas, dont les chiffres ne font pas de distinction entre les combattants et les civils.