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Non, Israël ne projette pas de s'emparer d'un "lieu saint" français à Jérusalem

La Tombe des Rois, un grand complexe funéraire souterrain datant du premier siècle avant J.-C., dans le quartier de Sheikh Jarrah, à l'est de Jérusalem, le 31 octobre 2019.
La Tombe des Rois, un grand complexe funéraire souterrain datant du premier siècle avant J.-C., dans le quartier de Sheikh Jarrah, à l'est de Jérusalem, le 31 octobre 2019. Tous droits réservés  Ariel Schalit/Copyright 2019 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Ariel Schalit/Copyright 2019 The AP. All rights reserved.
Par James Thomas & Estelle Nilsson-Julien
Publié le
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En vertu d'un traité connu sous le nom d'accord Fischer-Chauvel, la France possède quatre sites patrimoniaux dans la "ville sainte".

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Un document circulant sur les réseaux sociaux affirme que le ministère israélien des Affaires étrangères envisage de reprendre le contrôle des Tombeaux des Rois, un site sacré sous contrôle français à Jérusalem-Est.

Ce document fait état d'une décision qui aurait été prise par Gideon Sa'ar, ministre israélien des Affaires étrangères.

Il suggère que le ministère israélien des Affaires étrangères envisage d'engager des "négociations diplomatiques avec le gouvernement français" en vue de faire passer le site sacré sous autorité israélienne.

En tête du document figure la mention de la "Journée de Jérusalem", fête nationale israélienne qui commémore la prise de Jérusalem-Est par les forces israéliennes après la guerre des Six Jours de 1967.

La Journée de Jérusalem a lieu chaque année en mai ou en juin, conformément au mois d'Iyar du calendrier hébraïque.

Un document circulant sur les réseaux sociaux affirme que le ministère israélien des Affaires étrangères envisage de reprendre le contrôle des Tombeaux des Rois.
Un document circulant sur les réseaux sociaux affirme que le ministère israélien des Affaires étrangères envisage de reprendre le contrôle des Tombeaux des Rois. Euronews

Toutefois, EuroVerify n'a trouvé aucune preuve de l'authenticité du document.

Dans une déclaration publique partagée sur X, l'ambassade d'Israël en France a démenti les allégations et déploré la diffusion de telles "fausses informations".

"Nous demandons à chacun d'être vigilant lorsqu'il s'agit d'informations non sourcées sur les réseaux sociaux", a ajouté l'ambassade.

Contacté par EuroVerify, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré : "Nous n'avons pas connaissance d'une démarche officielle d'Israël en ce sens. Les domaines nationaux sont la propriété de l'État français".

"Cette propriété est reconnue à la fois par Israël et par l'Autorité palestinienne dans le cadre d'accords internationaux", a poursuivi le ministère. "À Jérusalem, la France est propriétaire, depuis le XIXe siècle, de quatre domaines nationaux et de sites religieux chrétiens et juifs, dont la propriété a été reconnue par l'État d'Israël en 1948."

Pourquoi la France contrôle-t-elle certains sites à Jérusalem ?

Outre les différents sites religieux chrétiens et juifs de la région, la France est propriétaire de quatre sites patrimoniaux à Jérusalem, en vertu d'un traité connu sous le nom d'accord Fischer-Chauvel.

Ces sites, dont les Tombeaux des Rois, sont désignés comme le Domaine national français en Terre sainte, certains faisant l’objet de revendications françaises remontant à l’époque ottomane.

Les trois autres sites sont l'église du Pater Noster (également connue sous le nom de Sanctuaire d'Éléonore), le monastère bénédictin d'Abu Ghosh et l'église Sainte-Anne.

Les tombes des rois sont considérées comme le lieu de sépulture de la reine Hélène d'Adiabène, qui s'est convertie au judaïsme vers l'an 30 et est morte entre l'an 50 et l'an 56. On pensait à l'origine qu'il s'agissait du lieu de sépulture des rois de Juda.

Les revendications françaises sont fondées sur l'achat par le gouvernement du site à un propriétaire privé en 1886. À l'époque, Jérusalem faisait partie de l'Empire ottoman et le gouvernement ottoman a officiellement reconnu la vente comme étant légale en vertu de sa législation.

La France a continué à affirmer sa propriété sur les Tombeaux des Rois et d'autres sites pendant le mandat britannique et plus tard sous le régime israélien.

Le pays et l'État d'Israël nouvellement créé ont rédigé l'accord Fischer-Chauvel entre 1948 et 1949 pour formaliser la revendication de Paris sur les sites. Bien qu'Israël reconnaisse l'existence de cet accord, il ne l'a jamais officiellement ratifié.

Néanmoins, il a généralement respecté les privilèges associés aux sites et reconnu de facto le contrôle français. Le drapeau tricolore flotte sur les sites et ils sont administrés par les autorités françaises, mais ils sont soumis au droit de propriété israélien.

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