Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, annonce que le touriste de 18 ans a été "arrêté" par les autorités iraniennes, sans donner plus de détails sur la nature du délit dont il est accusé.
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Le jeune Lennart Montrelos, originaire de la ville de Besançon, dans l'est de la France, n'avait plus donné aucun signe de vie depuis le 16 juin après avoir quitté à vélo la ville iranienne de Varzaneh pour le désert à l'est d'Ispahan.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi, a confirmé les craintes en déclarant jeudi au journal Le Monde que le jeune homme était "détenu pour avoir commis un délit", sans donner d'indications sur la nature de celui-ci.
"Une notification officielle concernant son état de santé a été envoyée à l'ambassade de France", ajoute Abbas Araghtchi.
En réponse à une question à ce sujet, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué qu'il était en contact avec les autorités iraniennes au sujet de l'état de santé du jeune Français.
Paris dénonce une "politique assumée de prise d'otages des Occidentaux"
Lors d'un entretien jeudi soir sur la chaîne LCI, le Premier ministre François Bayrou a vivement condamné cette arrestation.
"Le devoir des pays est de ne pas persécuter des innocents qui sont parfois inconscients des risques qu’ils courent", a-t-il déclaré, appelant Téhéran à respecter le "devoir […] de protection réciproque, surtout dans les temps si difficiles de tensions et de guerres".
Le chef du gouvernement exhorte par ailleurs les voyageurs à "respecter les consignes" dont Lennart Monterlos "s’était moqué", alors que la France déconseille vivement à ses ressortissants de se rendre en Iran en raison de "risques d’arrestations arbitraires".
Cette semaine le Quay d'Orsay a renouvelé son appel aux citoyens français se trouvant dans le pays à le quitter dès que possible, dénonçant "une politique délibérée" et "assumée de prise d’otages des Occidentaux" par Téhéran.
Lennart Monterlos devient le troisième Français détenu en Iran
Deux autres Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, sont détenus par le régime des mollahs depuis plus de trois ans.
Arrêtés le 7 mai 2022 lors d'un voyage touristique, ils ont depuis été accusés "d'espionnage" par Téhéran et sont incarcérés dans la section réservée aux prisonniers politiques de la sinistre prison d'Evin, dans des conditions particulièrement difficiles.
"Ils dorment à même le sol, dans des cellules éclairées 24 heures sur 24 à la lumière artificielle, et ne sortent que trois fois par semaine pendant une demi-heure", a déclaré Noémie Kohler, la sœur de Cécile, à France 24. "Ils n'ont pas accès à un avocat indépendant et ont très peu de contact avec l'ambassade".
Paris dénonce une "diplomatie des otages" menée par les autorités iraniennes, et assure que la libération des prisonniers français en Iran demeure une priorité.
"Depuis janvier, on a vu un tournant dans les prises de position publiques des autorités françaises", estime Noémie Kohler. "Ça nous fait du bien, on sent que c'est un dossier prioritaire, en tout cas on l'espère de tout cœur, en souhaitant que leur libération pourra avoir lieu le plus vite possible".
Au moins cinq Français ont été libérés par les autorités iraniennes entre 2023 et 2025, mais l'arrestation de Lennart Monterlos risque de crisper encore plus les relations déjà tendues entre Paris et Téhéran.