S'exprimant devant le Conseil de sécurité des Nations unies, la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell, a déclaré que 17 000 enfants ont été tués depuis octobre 2023 à Gaza.
C'est une déclaration alarmante qu'a faite Catherine Russell, directrice générale de l'Unicef, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, mercredi 16 juillet : à Gaza, 28 enfants sont tués chaque jour, en moyenne, par l'armée israélienne depuis octobre 2023.
"Au cours des 21 derniers mois de guerre, plus de 17 000 enfants auraient été tués et 33 000 autres ont été blessés à Gaza. En moyenne, 28 enfants ont été tués chaque jour, soit l'équivalent d'une classe entière", a assuré la directrice générale du Fonds des Nations unies pour l'enfance, précisant que le million d'enfants de l'enclave palestinienne sont confrontés à d'immenses souffrances.
"Imaginez : une classe entière d'enfants tués chaque jour pendant près de deux ans", a-t-elle également assuré. "Ces enfants ne sont pas des combattants, ils sont tués et mutilés alors qu'ils faisaient la queue pour obtenir de la nourriture et des médicaments qui leur sauveraient la vie."
La malnutrition a fait un bond, avec près de 6 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë en juin, soit une augmentation de 180 % depuis février. Selon l'Unicef, ils seront affectés toute leur vie.
L'ambassadeur adjoint palestinien, Majed Bamya, a déclaré que "la mort est désormais beaucoup plus familière que la vie" pour les deux millions d'habitants de Gaza, où aucune famille n'a été épargnée par la perte d'êtres chers. "Chaque décision qu'ils prennent en ce moment même est une décision de vie ou de mort. Chaque jour. Chaque heure. Chaque minute", a-t-il assuré, dénonçant les responsables israéliens qui "jouent à la roulette russe" avec la vie des Palestiniens.
L'augmentation du nombre de décès s'inscrit dans un contexte de pénurie alimentaire
À Gaza, le nombre d'enfants, de femmes et de civiles victimes des frappes israéliennes ne cesse d'augmenter, victimes d'un génocide. Dans le même temps, les Gazaouis doivent également fait face à un épuisement des réserves de nourritures.
"Les civils sont exposés à la mort et aux blessures, aux déplacements forcés et sont dépouillés de leur dignité", a déclaré Tom Fletcher, responsable des affaires humanitaires de l'ONU, lors du Conseil de sécurité, dénonçant les frappes visant des civils venant chercher de l'aide humanitaire.
Il a également souligné l'obligation d'Israël, en tant que puissance occupante à Gaza, de fournir de la nourriture et de l'aide médicale en vertu des Conventions de Genève. Avant de demandé au Conseil d'examiner si les règles d'engagement d'Israël intègrent toutes les précautions nécessaires pour éviter et minimiser les pertes civiles.
Stéphane Dujarric, le porte-parole des Nations Unies, a également fait état de personnes gravement blessées sur les sites du Fonds humanitaire de Gaza. L'Organisation mondiale de la Santé a ainsi rapporté qu'un homme de 21 ans avait été blessé par balle et paralysé à vie alors qu'il tentait de collecter un sac de farine dans l'un des centres de distribution.
Le porte-parole a assuré que le Fonds des Nations unies pour la population, quant à lui, signale que la violence domestique, l'exploitation et les abus sexuels sont en augmentation et que "les femmes enceintes accouchent dans l'obscurité, sans électricité ou sans soins qualifiés pour faire face aux complications potentielles".
En outre, une enquête menée par l'un des partenaires de l'ONU a révélé que plus de 80 % des personnes handicapées ont perdu leur fauteuil roulant, leur appareil auditif, leur déambulateur et bien d'autres appareils au cours de la guerre à Gaza, a indiqué Séphane Dujarric.
La frappe du 10 juillet, une "erreur technique", selon l'armée
Selon l'armée israélienne, l'attaque du 10 juillet ayant tué au moins dix enfants a été causée par une "erreur technique". Les victimes attendaient de recevoir des compléments alimentaires dans une clinique médicale gérée par Project Hope à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza.
La frappe visait, selon Tsahal, un "terroriste" du Jihad islamique. Mais le missile est tombé à des dizaines de mètres de la cible, a indiqué l'armée, qui a assuré que l'incident était en cours d'examen.
Récemment, elle a également redit son attachement "à l'État de droit".
20 nouvelles victimes dans des centres d'aide humanitaire
Ce mercredi 16 juillet, au moins vingt Palestiniens ont été tués lors d'une distribution de nourriture à Gaza, la plupart ayant été piétinés.
La Fondation humanitaire de Gaza, gérée par les États-Unis et soutenue par Israël, a accusé le Hamas d'avoir fomenté des troubles dans le centre de distribution de nourriture, provoquant la bousculade.
Il s'agit des premiers décès signalés dans l'un des centres de distribution de nourriture gérés par une organisation américaine soutenue par Israël, bien que des centaines de personnes aient été tuées par les forces israéliennes sur les routes menant à ces centres, selon des témoins et le ministère de la Santé du Hamas.