Sebastian Hotz, connu en ligne sous le nom de "El Hotzo", a été accusé d'avoir commis un "crime de haine", selon les procureurs. Lui a mis en avant son métier qui consiste à "jouer avec la provocation".
Accusé d'avoir plaisanté sur la tentative d'assassinat de Donald Trump lors de la campagne électorale américaine de l'année dernière, Sebastian Hotz a finalement été acquitté, ce mercredi 23 juillet, par un tribunal allemand.
Sur X, le satiriste berlinois de 29 ans, connu sous le nom de "El Hotzo", avait établi un parallèle entre le président états-unien et le "dernier bus", demandant alors à ses followers le point commun. "Malheureusement, raté de peu", avait-il écrit, avant d'effacer rapidement son message.
"Je trouve absolument fantastique la mort des fascistes", avait-il également écrit dans un autre post.
Samedi 13 juillet 2024, Donald Trump, qui n'avait pas encore accepté l'investiture républicaine pour la présidentielle, a été la cible d'une tentative d'assassinat lors d'un meeting en Pennsylvanie. Un homme armé avait alors ouvert le feu, frôlant l'oreille du milliardaire et tuant l'un de ses partisans dans la foule.
Les procureurs ont accusé Sebsatian Hotz de s'être réjouit cette tentative. Ils ont également demandé que le satiriste soit condamné à une amende de 6.000 euros et ont fait valoir que les messages relevaient des crimes de haine. "El Hotzo" comptant près de 740.000 followers, il pouvait ainsi trouver la paix publique, ont-ils ajouté.
De son côté, Sebastian Hotz a assuré que les propos d'un satiriste devaient être considérés comme de la comédie et que son travail consistait à "jouer avec la provocation".
Une satire évidente
Dans sa décision, la juge Andrea Wilms a déclaré que le message de Sebastian Hotz était clairement reconnaissable comme étant une satire et qu'il devait rester impuni, même si le commentaire pouvait être de mauvais goût. Elle a également fait valoir que personne ne se sentirait appelé à commettre des actes de violence par "des propos aussi clairement satiriques".
Après son acquittement, le satiriste a partagé, sur X, une photo de Donald Trump, visage ensanglanté, après la tentative d'assassinat.
En début de semaine, l'Association des journalistes allemands avait critiqué le procès, le jugeant excessif, et jugeant que l'affaire devrait être classée. La liberté de satire devrait être interprétée de manière généreuse, a appuyé l'association.
Elle a aussi fait remarquer que le radiodiffuseur public RBB avait déjà mis fin à sa collaboration avec Sebastian Hotz suite à la publication de ce message.