Plus de 100 rabbins européens ont envoyé une lettre à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en début de semaine, l'avertissant que depuis l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël, l'Europe était confrontée à une "haine antisémite viscérale"
L'Union européenne est une "institution qui tolère deux types de juifs : ceux qui veulent saper Israël et les juifs morts", a déclaré le ministre israélien des Affaires de la diaspora, Amichai Chikli, dans une interview exclusive à Euronews, quelques jours après que la Commission européenne a proposé des sanctions à l'encontre d'Israël pour l'assaut militaire en cours à Gaza.
Lors de son discours annuel sur l'état de l'Union la semaine dernière, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a déclaré que l'UE suspendrait son "soutien bilatéral" à Israël et partiellement un accord commercial en réponse à ce qu'elle a appelé une "famine provoquée par l'homme" à Gaza et "une tentative évidente" d'Israël de "saper la solution à deux Etats".
Mme Von der Leyen a proposé de suspendre "tous les paiements" à Israël, à l'exception de ceux destinés au Centre mondial de commémoration de l'Holocauste Yad Vashem et à d'autres projets de la société civile.
"L'Union européenne est une institution qui verse des centaines de millions à des organisations qui nous accusent de génocide et appellent au boycott d'Israël, pour ensuite lancer elle-même des boycotts et étiqueter des produits israéliens sur la base de ces mêmes rapports", a déclaré M. Chikli à Euronews.
"Soutenir Yad Vashem est important pour Ursula von der Leyen. Les juifs vivants ne représentent rien pour elle.
"J'exhorte tous les juifs à quitter la Belgique sans délai
Plus de 100 rabbins européens ont envoyé une lettre (en aglais) à la présidente Ursula von der Leyen en début de semaine, l'avertissant que depuis l'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'Europe était confrontée à une "haine antisémite viscérale" et qu'il était urgent de prendre des "dispositions de sécurité accrues".
En début de semaine, dans la ville allemande de Flensburg, un commerçant a suscité l'indignation générale après avoir placé dans sa vitrine une note sur laquelle on pouvait lire : "Les Juifs sont interdits ici ! "Les Juifs sont interdits ici ! Rien de personnel. Pas d'antisémitisme. Je ne peux simplement pas vous supporter".
Jeudi soir, un rassemblement de politiciens de centre-droit dans la ville de Liège commémorant la mort de Jean Gol, un politicien juif de premier plan, a tourné à la violence. Douze policiers auraient été blessés lors de manifestations auxquelles ont participé 400 personnes, dont de nombreux étudiants qui ont jeté des pétards et des pommes pourries sur les participants et les ont qualifiés de "complices du génocide" dans la bande de Gaza.
Selon UNIA, l'institution publique indépendante belge qui promeut l'égalité et lutte contre les discriminations, 277 personnes ont signalé des actes antisémites et 79 enquêtes ont été ouvertes en 2024, contre 59 en 2023.
La Commission européenne a condamné vendredi "ceux qui importent" la guerre de Gaza en Europe et va "renforcer" sa protection des citoyens juifs, a déclaré un porte-parole de la Commission à Euronews.
"Le peuple juif doit se sentir en sécurité dans toute l'Europe".
Mais Amichai Chikli a déclaré à Euronews que pour certains pays, il est "trop tard".
"L'Europe est à la croisée des chemins : soit elle mène une guerre sans concession contre l'islam radical, soit elle capitule. La Belgique a déjà capitulé ; elle n'a plus d'avenir, plus d'espoir, et j'exhorte chaque juif à quitter ce pays misérable sans délai", a-t-il déclaré.
"En ce qui concerne la Grande-Bretagne et la France, un optimisme prudent est de mise. Il semble que les peuples britannique et français n'aient pas encore dit leur dernier mot. Les points lumineux en Europe aujourd'hui sont la Hongrie et la République tchèque, unies par une politique d'immigration saine".