Dans son discours sur l'état de l'Union, mercredi, la présidente de la Commission européenne a dénoncé une "famine provoquée par l'homme" à Gaza et "une tentative évidente" d'Israël de "saper la solution des deux États".
L'Union européenne va interrompre son "soutien bilatéral" à Israël et partiellement suspendre les parties commerciales de son accord d'association avec Tel-Aviv, annonce Ursula von der Leyen.
Durant son discours sur l'état de l'Union, mercredi matin, la présidente de la Commission européenne a dénoncé une "famine provoquée par l'homme" à Gaza et "une tentative évidente" d'Israël de "saper la solution des deux États".
"Ce qui se passe à Gaza est inacceptable", a-t-elle affirmé. "L'Europe doit montrer la voie, comme elle l'a fait par le passé".
À cette fin, Ursula von der Leyen propose de "mettre en pause le soutien bilatéral [de l'UE] à Israël", en suspendant "tous les paiements" à l'État hébreu, à l'exception des projets de la société civile.
Elle appelle également à la suspension partielle de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël "sur les mesures liées au commerce".
Les États membres soutiendront-ils cette démarche ?
Au début de l'année, Bruxelles a décidé de revoir son accord d'association avec Israël, signé en 1995, en réponse aux actions menées par Tsahal dans la bande de Gaza.
La diplomate en chef de l'UE, Kaja Kallas, a également présenté plusieurs options pour sanctionner Israël et la Commission a récemment proposé de suspendre partiellement Israël du programme de recherche et d'innovation Horizon Europe de l'UE.
Mais aucun consensus n'a été atteint jusqu'à présent en raison des profondes divisions en Europe, de nombreux pays tenant à préserver leurs relations avec Israël.
La suspension des volets commerciaux de l'accord d'association nécessiterait une majorité qualifiée, et il est peu probable que de grands pays comme l'Allemagne ou l'Italie soutiennent cette démarche.
"Je suis consciente qu'il sera difficile de trouver des majorités", a déclaré Ursula von der Leyen mercredi, "mais nous devons tous prendre nos responsabilités".
Condamnation des violences en Cisjordanie
La présidente de la Commission a également promis des sanctions à l'encontre des "ministres extrémistes" et des "colons violents" d'Israël.
De nombreux pays européens, dont la Suède et les Pays-Bas, ont déjà sanctionné Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, deux ministres israéliens qui ont incité à plusieurs reprises à la violence contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée.
L'Europe a également introduit des sanctions à l'encontre de personnes et d'entités "responsables de violations graves et systématiques des droits de l'Homme à l'encontre des Palestiniens en Cisjordanie", selon le Conseil.
Mais de nombreux responsables européens et d'ONG souhaitent que l'UE en fasse plus, surtout depuis qu'Israël a accepté de poursuivre son projet controversé de colonie E1 en Cisjordanie.