L'avion survolait l'exclave russe de Kaliningrad lorsque l'incident s'est produit. La tentative présumée de brouillage GPS n'a pas eu d'impact sur le vol.
Un avion militaire espagnol, avec à son bord la ministre de la Défense Margarita Robles, a subi une "perturbation" de son signal GPS mercredi. L'engin, un A330, était en route pour la base aérienne de Šiauliai, en Lituanie, et survolait l'exclave russe de Kaliningrad lorsque l'incident s'est produit, selon le ministère espagnol de la Défense.
Des parents de soldats espagnols déployés sur la base lituanienne et des journalistes se trouvaient également à bord, ont rapporté les médias locaux.
Selon le journal espagnol El Mundo, la tentative présumée de brouillage GPS n'a pas eu d'incidence sur le vol, l'appareil recevant le signal d'un satellite militaire.
Vilnius demande à Madrid que les chasseurs espagnols puissent abattre les drones de Moscou
À son arrivée en Lituanie, Margarita Robles a donné une conférence de presse aux côtés de son homologue lituanienne, Dovilė Šakalienė. L'Espagnole a défendu "le droit pour chacun d’entre nous de se déplacer et de voler librement sur le territoire européen sans qu’il y ait, comme nous l’avons vécu ce matin, des interférences de la part de ceux dont nous savons tous qui ils sont", a-t-elle déclaré, sans précision à qui elle faisait référence.
"En aucun cas ils ne briseront la volonté de l’Espagne ni d’aucun des pays de l’Alliance atlantique de continuer à travailler pour la paix et à vivre en paix", a-t-elle poursuivi.
La ministre lituanienne a demandé à son homologue que la mission de l'OTAN en Lituanie, à laquelle participent huit chasseurs et 150 militaires espagnols, passe de sa mission actuelle de "police aérienne" à une mission de "défense aérienne", comme le rapporte El País.
En d'autres termes, les Eurofighters ne se limiteraient pas à identifier les avions russes qui menacent ou violent l'espace aérien des républiques baltes, mais les neutraliseraient et, le cas échéant, les abattraient.
Plusieurs incidents similaires imputés à la Russie
Depuis l'invasion totale de l'Ukraine par Moscou en février 2022, des dizaines d'incidents de ce type ont été enregistrés et imputés à la Russie par les responsables occidentaux.
"Nous devons être conscients que la menace est réelle", a averti la ministre lituanienne de la Défense.
Cette année, les pays nordiques et baltes, dont l'Estonie, la Finlande, la Lettonie et la Lituanie, ont mis en garde à plusieurs reprises contre l'intensification des interférences électroniques de la Russie, qui perturbent les communications avec les avions, les navires et les drones.
Alors que la Russie affirme que le brouillage est défensif - il servirait, selon Moscou, à protéger les villes et les infrastructures militaires des attaques de drones ukrainiens - les responsables baltes affirment que l'ampleur des interférences électroniques a augmenté, provoquant des pannes de navigation loin des frontières de la Russie.
Au début du mois, un avion, avec son bord Ursula von der Leyen, a été brouillé alors que la présidente de la Commission européenne effectuait une visite en Bulgarie dans le cadre d'une tournée officielle dans les États membres limitrophes de la Russie et du Bélarus. L'avion avait atterri sans encombre à l'aéroport bulgare de Plovdiv, le pilote ayant utilisé une carte en papier.
Le Premier ministre bulgare Rossen Jeliazkov a ordonné aux autorités de l'aviation d'ouvrir une enquête sur cet incident.