Les États-Unis envisage également de livrer à l'Ukraine des missiles Tomahawk, qui peuvent atteindre des cibles situées à 800 kilomètres de distance.
Les États-Unis s'apprêtent à fournir à l'Ukraine des renseignements pour soutenir des frappes à longue portée sur des infrastructures énergétiques au cœur de la Russie, selon des médias américains.
Cette décision marque une étape cruciale et un changement important dans la position de Washington sur le soutien à Kyiv.
Des responsables américains auraient déclaré que les renseignements permettront à l'Ukraine de cibler "des raffineries, des oléoducs, des centrales électriques et d'autres infrastructures loin de ses frontières", Washington exhortant les alliés de l'OTAN à suivre son exemple et à développer une coopération similaire.
Les renseignements partagés par les États-Unis, comme l'imagerie satellite et d'autres données de surveillance, pourraient être d'une aide significative pour améliorer la précision des frappes ukrainiennes.
L'administration Trump envisage également de livrer à Kyiv des missiles Tomahawk, qui peuvent atteindre des cibles situées à 800 kilomètres de distance.
S'exprimant lors du sommet de la Communauté politique européenne à Copenhague jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé avoir discuté de cette possibilité avec son homologue américain.
"Nous avons parlé avec les États-Unis. Nous sommes très reconnaissants au président Trump pour ce dialogue. La dernière fois, nous avons eu une très bonne réunion, un dialogue très productif. Et nous avons parlé des armes à longue portée", a confirmé le président ukrainien.
"Jusqu'à présent, nous n'avons utilisé que nos armes. Après ma rencontre avec Trump, nous aurons peut-être quelque chose de plus. Nous verrons."
"Nous faisons de notre mieux pour avoir les États-Unis de notre côté", a-t-il ajouté.
Les missiles Tomahawk figurent sur la liste des souhaits de Kyiv depuis un certain temps. Avec une portée opérationnelle comprise entre 1 600 et 2 500 kilomètres et une puissante ogive d'environ 400 à 450 kilogrammes, ils pourraient renforcer les frappes de l'Ukraine en Russie.
Pour l'instant, l'armée ukrainienne s'appuie sur des missiles fournis par les alliés occidentaux, comme le Storm Shadow, dont la portée est limitée à environ 250 kilomètres.
Pour aller plus loin, Kyiv utilise ses propres drones et missiles, comme le Palianytsia, mais la charge utile de leurs ogives est limitée à 50-100 kilogrammes.
C'est pourquoi l'Ukraine estime que le partage des renseignements américains pourrait renforcer la stratégie de frappe en profondeur, et les missiles Tomahawk pourraient la transformer complètement.
Kyiv a éliminé près de 40 % de la capacité de raffinage de la Russie
Au cours des derniers mois, l'Ukraine a considérablement intensifié ses frappes contre les sites énergétiques russes, mais Kyiv insiste sur le fait qu'elle "n'attaque pas les infrastructures civiles, comme le fait la Russie en Ukraine" et qu'elle "ne fait que répondre aux attaques contre notre énergie [celle de l'Ukraine]".
Ce dont l'Ukraine a besoin, a déclaré Volodymyr Zelensky, c'est d'être "comparable".
"Quand ils [la Russie] utilisent chaque jour 500 drones, nous en utilisons 100 à 150. Nous devons financer notre capacité", dit le président ukrainien, ajoutant que par rapport à la manière dont Kyiv a réagi il y a un an lorsque Moscou a attaqué son infrastructure énergétique civile, la situation est maintenant différente et la Russie "sent notre réponse forte".
Volodymyr Zelensky a également expliqué que les dirigeants russes devront répondre à "davantage de questions de la part de leur société civile", en faisant référence à l'aggravation de la pénurie de carburant.
Selon les médias affiliés au Kremlin, environ 40 % de la capacité de raffinage du pétrole russe pour l'essence et le diesel a été interrompue en raison des attaques de drones ukrainiens depuis la fin du mois de septembre.
Les frappes ukrainiennes ont visé au moins 16 des 38 raffineries de pétrole russes depuis août 2025, provoquant une pénurie de carburant domestique dans toute la Russie, selon le Financial Times.
Dans certaines régions, l'essence est limitée à 10-20 litres par client.
La situation s'étant aggravée au cours des dernières semaines, la Russie se préparerait à importer du pétrole de Chine, de Corée du Sud et de Singapour pour pallier la pénurie croissante de carburant sur son territoire.
Pour ce faire, Moscou devrait lever les droits d'importation sur le carburant entrant par certains points de contrôle en Extrême-Orient et subventionner les importateurs en couvrant l'écart entre les prix du marché mondial et les prix inférieurs de l'essence sur le marché intérieur, en utilisant des fonds du budget fédéral.
Des organes affiliés au Kremlin ont rapporté que le vice-Premier ministre Alexander Novak a envoyé une lettre au Premier ministre russe Mikhail Mishustin, l'avertissant que le risque d'une nouvelle détérioration de l'approvisionnement intérieur en essence de la Russie subsiste, malgré les interventions prévues par le gouvernement.
Les compagnies pétrolières russes ne sont pas en mesure de réparer les dégâts et de remédier à la situation, selon les rapports. Toute réparation dans les raffineries touchées pourrait prendre des mois, les sanctions occidentales ayant bloqué la fourniture des équipements nécessaires.