Les mêmes services - le suivi des colis Colissimo et le coffre-fort numérique Digiposte - avaient déjà été perturbés samedi, mais La Poste n'a pas confirmé s'il s'agissait également d'une attaque.
La Poste et sa division bancaire ont été victimes d'une cyberattaque présumée lundi qui a perturbé les livraisons de colis et les paiements en ligne en pleine période de pointe de Noël. Aucun groupe n'a pour l'heure revendiquée l'attaque.
Le service postal a déclaré dans un communiqué qu'un incident avait rendu ses services en ligne indisponibles et a précisé que les données des clients restaient sécurisées, mais que les livraisons de colis et de courrier étaient affectées.
Dans un bureau de poste parisien, le personnel a refusé des clients qui faisaient la queue pour envoyer ou retirer des colis, y compris des cadeaux de Noël.
Les utilisateurs de la filiale bancaire de l'entreprise, La Banque Postale, n'ont pas pu accéder à l'application mobile pour autoriser des paiements ou effectuer d'autres opérations bancaires. La banque a temporairement redirigé les autorisations de paiement sous forme de SMS.
"Nos équipes sont mobilisées pour résoudre rapidement la situation", a déclaré la banque sur les réseaux sociaux.
La Poste a déjà été la cible de cyberattaques. En février 2024, le groupe de pirates turcs Turk Hack Team a revendiqué une attaque qui a mis le site web du service postal hors ligne pendant plusieurs heures.
Les mêmes services que ceux touchés lundi - le suivi des colis Colissimo et le coffre-fort numérique Digiposte - avaient déjà été perturbés samedi, mais La Poste n'a pas confirmé s'il s'agissait également d'une attaque.
Le ministère de l'Intérieur visé quelques jours plus tôt
Ces perturbations surviennent quelques jours après que le gouvernement français a déclaré avoir été victime d'une cyberattaque qui a touché le ministère de l'Intérieur.
Un pirate informatique présumé a extrait plusieurs dizaines de documents sensibles et a eu accès à des informations sur des dossiers de police et des personnes recherchées, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, à la chaîne de télévision Franceinfo.
Laurent Nuñez a attribué l'incident à des "imprudences" et à une mauvaise "hygiène numérique" au sein du ministère, notamment des mots de passe partagés par courrier électronique.
Un pirate informatique revendiquant la responsabilité de l'incident a publié sur des forums des informations sur l'accès aux données de 16,4 millions de citoyens français, bien que les autorités aient contesté ce chiffre, affirmant que seules quelques dizaines de fichiers ont été volés. Les médias français ont rapporté qu'un jeune homme de 22 ans avait été arrêté dans le cadre de cette attaque.
La semaine dernière, des procureurs ont déclaré que l'agence française de contre-espionnage enquêtait sur une cyberattaque présumée impliquant un logiciel qui aurait permis de contrôler à distance les systèmes informatiques d'un ferry international de passagers.
Un membre d'équipage letton est détenu pour avoir agi pour le compte d'une puissance étrangère non identifiée.
L'enquête sur le ferry est menée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l'agence de contre-espionnage française, ce qui témoigne de la gravité du complot présumé.
Le logiciel malveillant découvert à bord du GNV Fantastic, qui assure la liaison entre la France, l'Italie et l'Afrique du Nord, était un cheval de Troie d'accès à distance (RAT) capable de contrôler à distance les systèmes d'exploitation du navire.
Laurent Nuñez a fortement suggéré l'implication de la Russie, déclarant que "l'ingérence étrangère provient très souvent du même pays", bien qu'aucune attribution officielle n'ait été faite. Le ferry a été temporairement mis sous scellés pour des contrôles de sécurité avant d'être autorisé à reprendre ses activités.
La France et d'autres pays européens soutenant l'Ukraine ont accusé la Russie de mener une "guerre hybride" contre eux par le biais de sabotages, d'assassinats, de cyberattaques, de désinformation et d'autres actions hostiles.