La principale communauté indigène de ce pays d'Amérique du Sud a lancé fin septembre des manifestations contre la suppression d'une subvention sur le diesel, qui a vu son prix augmenter de plus de 50 %.
L'état d'urgence a été déclenché lundi dans dix des 24 provinces de l'Équateur, alors que la protestation s'intensifie en réponse à la hausse du prix du diesel.
Selon le président équatorien, Daniel Noboa, les manifestations qui secouent le pays depuis plusieurs semaines menacent "la sécurité des citoyens et leur droit à la vie, à l’intégrité, à la liberté de circulation et au travail".
La Confédération des nationalités indigènes de l'Équateur (Conaie), la principale organisation des peuples autochtones de ce pays d'Amérique du Sud, a lancé fin septembre des manifestations contre la suppression d'une subvention sur le diesel, qui a vu son prix passer de 1,8 $ à 2,8 $ le gallon.
Cette hausse de 56 % menace l'activité des paysans équatoriens, selon la Conaie, qui demande également une baisse de la TVA de 15 % à 12 % et une hausse des investissements publics dans l'éducation et la santé.
La colère ne retombe pas
Le mouvement de protestation a pris de l'ampleur le 28 septembre quand un membre de la communauté indigène, Efrain Fuerez, a été tué par balle. Affirmant que son corps était "criblé" de balles, la Conaie a qualifié cet acte de "crime d'État, perpétré sous les ordres de Daniel Noboa".
Le même jour, un convoi transportant le président équatorien, ainsi que plusieurs responsables de l'UE et des Nations unies, a été pris pour cible par quelque 350 manifestants armés de cocktail molotov.
Douze policiers ont été blessés durant cette attaque, et 17 autres ont été faits prisonniers par les militants, avant d'être libérés quelques jours plus tard.
Depuis, le président de la principale confédération indigène d'Équateur a menacé de "prendre" la capitale, Quito, si le gouvernement ne revient pas sur ses mesures.
Selon le dernier recensement, les peuples autochtones représentent près de 8 % des 17 millions d'habitants de l'Équateur, tandis que les dirigeants indigènes affirment que ce chiffre est d'environ 25 %, selon certaines études.