Les civils sont les premières victimes du conflit entre la milice RSF et l'armée régulière soudanaise, qui se poursuit depuis plus de deux ans et demi dans le pays.
Les Forces de soutien rapide (RSF), une puissante milice soudanaise formée en 2013, sont accusées de crimes de guerre et d’avoir massacré des milliers de personnes notamment dans la ville d'El Fasher.
Des témoignages de survivants commencent à affluer.
"Les Forces de soutien rapide nous ont battus et humiliés, ils ont pris tout ce que nous avions et nous ont laissés sans rien. Je ne trouve pas mon mari et je ne sais pas s'il est mort ou vivant, ni où il se trouve." explique une femme.
"Ils sont venus nous voir, nous ont battus et nous ont envoyés au camp d'Abu Shouk, puis ils nous ont expulsés du camp d'Abu Shouk. Ensuite ils nous ont attaqués à la maison. Je suis allé me cacher dans un fossé et alors que j'étais dans ce fossé, un obus m'a blessé à la jambe." confie une autre femme.
Selon des rapports locaux, les militants ont aussi tué 460 personnes dans un hôpital. Les agences humanitaires affirment que des dizaines de milliers de personnes sont en danger parce qu'elles sont piégées dans la ville ou qu'elles ont disparu en fuyant.
Qui est la milice RSF ?
La RSF est une force paramilitaire soudanaise issue principalement des milices Janjaweed, qui avaient déjà sévi dans la région du Darfour.
Créée officiellement en 2013 elle a fonctionné pendant des années comme une force parallèle dans le pays.
Mais en avril 2023, un conflit a éclaté entre la RSF et l’armée régulière, et ce bras de fer a marqué le démarrage d’une guerre civile à grande échelle.
Depuis le début du conflit, un schéma récurrent se dessine : la RSF engage des opérations violentes et massives contre des populations civiles, villages, camps de déplacés, hôpitaux, marchés sont attaqués et au mieux pour ceux qui sont présents dans ces moments là, vidés de leurs habitants.
Selon les chiffres de l'ONU, plus de 40 000 personnes ont déjà été tuées dans cette guerre civile du Soudan, mais les organisations humanitaires affirment que le nombre réel de morts pourrait être beaucoup plus élevé.
Les combats ont forcé 14 millions de personnes à fuir leur foyer, et pour ne rien arranger, la famine ravage plusieurs régions du pays.