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France : les députés ont largement approuvé la suspension de la réforme des retraites

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AP Tous droits réservés  Thibault Camus/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
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Par Euronews
Publié le Mis à jour
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L’Assemblée nationale a voté ce mercredi la suspension de la principale réforme du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. Le PS l’avait exigée en échange d’une non-censure du gouvernement. La suspension, qui est loin d'être actée, devra désormais passer devant le Sénat.

Les députés français se sont prononcés, ce mercredi 12 novembre, pour la suspension de la réforme phare du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Sur 505 votants, 401 se sont exprimés : 255 ont voté pour, et 146 ont voté contre.

Une victoire pour les Socialistes, qui exigeaient la suspension, jusqu’à janvier 2028, de la réforme de l’âge légal de départ à la retraite en échange de quoi ils ne censureraient pas le gouvernement.

Répartition des votes

  • Rassemblement national : 112 votes pour, 11 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • Ensemble : 3 voix pour, 5 voix contre, 67 abstentions, 7 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • La France insoumise : 60 voix contre, 11 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • Parti socialiste : 67 pour, 2 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • Les Républicains : 8 pour, 25 contre, 9 abstentions, 7 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • Les Écologistes : 30 pour, 4 abstentions, 4 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • Les Démocrates : 11 pur, 1 contre, 18 abstentions, 6 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • Horizons : 29 contre, 1 abstention, 4 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • LIOT : 17 pour, 3 abstentions, 2 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • Gauche démocrate et républicaine (PCF): 1 pour, 11 contre, 5 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • UDR (alliés ciottistes du RN) : 14 contre, 2 députés n'ont pas pris part au vote ;
  • Non-inscrits : 6 pour, 1 contre, 2 abstentions.

Un report jusqu'à la présidentielle

Le report progressif de l’âge du départ à la retraite, de 62 à 64 ans, avait été adopté en 2023 au moment où Élisabeth Borne était à Matignon.

L’amendement adopté par les députés prévoit le report de la réforme jusqu’à la présidentielle de 2027. Concrètement, cela signifie que la génération 1964 peut partir à la retraite à 62 ans et neuf mois, au lieu de 63 ans, l'âge prévu dans le cadre de la réforme.

Selon le gouvernement, la suspension de la réforme coûtera jusqu’à 300 millions d’euros en 2026 et 1,9 milliard en 2027.

Les députés doivent désormais discuter d’une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital pour financer la suspension de la réforme des retraites.

La gauche victorieuse, la droite défaite

Les socialistes se sont félicité d'avoir forcé la main du gouvernement. "Une victoire pour les 3,5 millions de Français·es qui vont pouvoir partir plus tôt à la retraite", a écrit le parti.

Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a fustigé le choix de ses ex-alliés de LFI de voter contre. "Au nom du “grand soir”, il ne faudrait surtout pas accepter une évolution immédiate et positive pour des millions de futurs retraités ! Pas une ABSTENTION, un vote CONTRE !", a-t-il écrit sur X. "Est ce que la suspension est une panacée ? La suspension ne vaut que jusqu’au 1er janvier 2028. Mais un totem macroniste est tombé et le débat sur notre système de retraites sera au cœur de la prochaine présidentielle", a-t-il assuré, reconnaissant qu'il restait encore du travail.

François Ruffin, député Debout de la Somme (ex-LFI), s'est également réjouit après le vote. "500 000 travailleurs vont en profiter, partir trois ou six mois plus tôt. Nous prenons", a-t-il écrit, avant de publier un long post dans lequel il explique pourquoi avoir voté pour cette suspension. "Nous grattons ce que nous pouvons gratter, maintenant, pour les gens. Sans attendre un monde parfait, l'avènement d'un grand soir ou d'une aube nouvelle. Et avec l'espoir d'une victoire, demain, qui rouvre un horizon", a-t-il assuré.

La suspension est vécue comme un véritable camouflet pour Bruno Retailleau, ancien ministre de l'Intérieur et président des Républicains. "Cette suspension de la réforme des retraites est une capitulation. Je suis effaré par la lâcheté du gouvernement, qui vient de sacrifier l’avenir de nos jeunes générations sur l’autel de sa survie politique", a-t-il écrit.

Au sortir de l'Assemblée nationale, Gabriel Attal a estimé que ce vote équivalait à "retirer un morceau de scotch sur un système des retraites qui prend l'eau de toutes parts". Pour l'ancien Premier ministre, il est impératif de changer de système, qui "a été construit à une époque où la natalité explosait, où la population active augmentait et où il y avait moins de personnes à protéger et de retraités à qui verser une pension".

Après l’étape de l’Assemblée, la suspension de la réforme n’est pas encore actée

Désormais, le texte sera examiné au Sénat où le président, Gérard Larcher, s’est engagé à "rétablir la réforme des retraites".

Dans le cas d’un texte amendé par la chambre haute, ou en commission paritaire, les députés seraient alors à nouveau appelés à débattre sur le sujet. Et, quelle que fût l’issue de l’amendement, si aucune autre réforme n’était votée après la présidentielle de 2027, la réforme d’Élisabeth Borne serait à nouveau en vigueur.

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