"Le gouvernement proposera, vous voterez, vous déciderez". Le Premier ministre s’est adressé aux députés dans un discours déterminant pour la survie de son gouvernement.
C’était une première pour Sébastien Lecornu, qui n'avait pas encore mis les pieds à l’Assemblée nationale depuis sa nomination à Matignon le 9 septembre.
Annonce phare de sa déclaration de politique générale : le Premier ministre a proposé de suspendre la réforme des retraites jusqu'à la prochaine élection présidentielle. L'âge légal de départ resterait donc à son niveau actuel, soit 62 ans et 9 mois. Une mesure qui coûtera "400 millions d’euros en 2027 et touchera 3,5 millions de Français" et "devra donc être compensée par des économies."
Dans un discours prônant à multiples reprises "le partage du pouvoir entre le gouvernement et l'assemblée" et "le partage du pouvoir entre le gouvernement et les acteurs sociaux", Sébastien Lecornu a confirmé son intention de renoncer à l'utilisation de l'article 49.3.
Suivez les réactions des forces politiques :
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Info Euronews : le PS ne censurera pas
Les socialistes "font le pari" du débat dans l'hémicycle, déclare une source au PS à Euronews, confirmant la non-censure du gouvernement Lecornu.
François Bellamy : "Si j’étais député à l’Assemblée nationale, je voterais pour la censure du gouvernement"
S'exprimant dans une tribune du Figaro, l'eurodéputé François Bellamy a pointé la suspension de la réforme des retraites comme "le déclin du courage qui a conduit depuis trop longtemps les dirigeants de ce pays à nier le réel par calcul tactique ou conformisme paresseux".
"Si j’étais député à l’Assemblée nationale, je voterais pour la censure du gouvernement", a t-il également déclaré.
"La gauche n’est pas au gouvernement mais elle le dirige", selon Bruno Retailleau
L'ex-ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau fustige "un prix considérable", que le gouvernement fait payer aux Français "pour éviter la censure".
"La suspension de la réforme des retraites et le silence du Premier ministre sur l’immigration prouvent que ce gouvernement est l’otage des socialistes. La gauche n’est pas au gouvernement mais elle le dirige"", a martelé le chef de LR.
"Décaler n'est pas bloquer, ni abroger', selon la CGT
Les syndicats ont rapidement réagi à l'annonce de la suspension de la réforme des retraites.
La CGT estime que "l'heure est à la clarté" et que "la suspension annoncée est en réalité un décalage de son application de quelques mois seulement."
De son coté, la CFDT voit dans ce recul un signal encourageant : "C’est une vraie victoire pour les millions de travailleuses et travailleurs qui se sont mobilisés et ont exprimé leur refus."
La suspension des retraites "n'est pas un chèque en blanc" se défend Sébastien Lecornu.
À la suite de la prise de paroles des différents chefs de groupe à l'Assemblée nationale, Sébastien Lecornu a affirmé que la suspension de la réforme des retraites ne constituait pas "un chèque en blanc."
"Au contraire, c’est une opportunité", a assuré le Premier ministre.
"C'est une victoire assurément" : le PS salue la suspension de la réforme des retraites et ne prononce pas le mot "censure"
"Nous faisons un pari, un pari risqué", voilà comment Boris Vallaud décrit la position du PS, sous-entendant une non-censure.
Le président du groupe socialiste salue un "premier pas" avant le "blocage et l'abrogation" de la réforme des retraites.
Le discours du PS était très attendu car sa non-malveillance pourrait être la clé de la survie du gouvernement de Lecornu II.
LFI censurera le gouvernement
Mathilde Panot, présidente du groupe Insoumis à l’Assemblée, dit que son groupe ne participera "pas à votre sauvetage".
"Votre présence est un affront", lance-t-elle à Sébastien Lecornu.
C'est au tour de Gabriel Attal de prendre la parole à l'Assemblée nationale
"Nous voulons que le gouvernement réussisse, qu'un budget soit voté et nous sommes prêts à faire des compromis", dit-il.
L'ex-Premier ministre avait exprimé son incompréhension face aux décisions du président Emmanuel Macron la semaine dernière, dénonçant un "acharnement à vouloir garder la main", signe d’une rupture qui se dessine depuis plusieurs mois entre les deux hommes.
Sébastien Chenu (RN) annonce (sans surprise) la censure du gouvernement
"S’il n’y a pas de rupture, alors il y aura censure. Cette censure, elle est méritée et elle arrive", dit Sébastien Chenu, député du Rassemblement national et vice-président de l'Assemblée nationale.
Marine Le Pen fustige Les Républicains
À la différence du PS, LR ne s’est pas vendu à la Macronie.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 14, 2025
Il s’est donné…
Pas de censure en vue pour Horizons et LIOT
Les députés Paul Christophe (Horizons et Indépendants) et Christophe Naegelen (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires – LIOT) ont tous deux déclaré à la tribune de l’Assemblée nationale qu’ils ne voteraient pas la censure contre le Premier ministre et son gouvernement.
Les deux motions de censure déposées pour faire tomber le gouvernement Lecornu II seront examinées jeudi matin
Si le RN et LFI et leurs partenaires ont déjà promis de le censurer et que les Républicains ont voté en interne pour un "soutien sans participation", ce sont les socialistes qui détiennent les dernières cartes qui pourraient permettre d'éviter une dissolution.
Si tous les députés socialistes et apparentés ne votent pas en faveur de la censure, le gouvernement Lecornu II pourrait survivre jeudi.
"Une première victoire" pour le Parti communiste français (PCF)
La suspension de la réforme des retraites à 62 ans, 9 mois, 170 trimestres est une première victoire pour les 500 000 salariés qui en profiteront dès cette année
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) October 14, 2025
C'est le fruit de toutes les mobilisations
Poursuivons le combat jusqu’à l’abrogation et pour un financement juste !
Manuel Bompard met la pression sur les socialistes
"Les députés socialistes doivent désobéir et voter la censure", a annoncé Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise (LFI) sur X.
La réaction du PS est très attendue cet après-midi.
Le Parti Socialiste demandait la suspension intégrale et complète de la réforme des retraites.
— Manuel Bompard (@mbompard) October 14, 2025
Il n’aura eu qu’une temporisation puisque la proposition du Premier Ministre revient à inscrire dans la loi le redémarrage de la réforme Borne au 1er janvier 2028.
Avec cette…
Au tour de Cyrielle Chatelain (les Écologistes) de prendre la parole
"Je vais être extrêmement claire. Nous voterons la suspension des retraites. Car oui, il vaut mieux l'empêcher de se dérouler pendant un an et demi que de ne pas l'empêcher du tout," dit-elle.
Cependant, elle a dit que son groupe ira jusqu'à la censure du gouvernement malgré cette suspension "parce que nous refusons d'assister sans réagir à l'accaparement du pouvoir par Emmanuel Macron".
"Nous ne censurerons pas le gouvernement a priori" dit Laurent Wauquiez (Droite républicaine)
"Est-ce qu'on veut tout détruire ou faire des efforts ?", annonce Laurent Wauquiez à la tribune alors qu'il ne reste "qu'un an" avant la prochaine élection présidentielle.
La France a besoin d'un minimum de stabilité. La France a besoin d'un gouvernement. La France a besoin d'un budget.
Un discours d'une trentaine de minutes
"Il y a urgence pour tenir le calendrier d’adoption du budget et de voter le meilleur budget", dit Sébastien Lecornu.
"Les seuls qui se réjouiraient d'une crise et d'une panne budgétaire en France, ce ne sont pas les amis de la France", pointe t-il.
"La vraie démocratie permet à ceux et celles qui ne sont pas d'accord de travailler ensemble', conclut le Premier ministre.
Projet de loi pour renforcer le pouvoir local
Sébastien Lecornu veut instaurer l'"identification d'un seul responsable par politique publique."
"Il ne faut pas décentraliser les compétences, il faut décentraliser des responsabilités, avec des moyens budgétaires et fiscaux et des libertés, y compris normatives."
Lecornu donne plus d'informations sur la suspension de la reforme des retraites
Sébastien Lecornu suggère de tenir, dans les semaines à venir, une conférence sur les retraites et le travail en concertation avec les partenaires sociaux. Les premières conclusions seront rendues au printemps prochain.
Aucun relèvement de l'âge n'interviendra à partir de maintenant jusqu'à janvier 2028... En complément, la durée d'assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu'à janvier 2028.
Le Premier ministre veut notamment garantir "une amélioration des retraites des femmes".
Réduire le déficit par la maitrise des comptes publics
Sébastien Lecornu entend s'atteler à la réduction du déficit par la maîtrise des comptes publics.
"Trop d'argent public est gaspillé parce qu'on ne contrôle pas assez à quoi il sert", assure-t-il.
Le Premier ministre promet une "baisse d'impôts pour les petites et moyennes entreprises" et de "répartir les efforts entres les contribuables".
Le chef du gouvernement veut également "encadrer l'optimisation fiscale" et prévoit "une contribution exceptionnelle des grandes fortunes".
Le gouvernement dit suspendre la reforme des retraites jusqu'à la présidentielle
Le Premier ministre annonce la suspension de la très contestée réforme des retraites de 2023 jusqu'à l'élection présidentielle prévue en 2027. L'âge de départ est aujourd'hui fixé à 62 ans et 9 mois.
Cette suspension doit installer la confiance nécessaire pour bâtir de nouvelles solutions, dont la suspension pour faire mieux est la solution.
"La loi se fera ici, pas à Bercy," dit Lecornu
"Ce que je vous propose, c'est de trouver un chemin commun malgré les divergences. Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez", assure le Premier ministre.
Non-recours au 49.3 confirmé
J’ai renoncé à utiliser l’article 49, alinéa trois, de la Constitution. C’est la garantie pour l’Assemblée nationale que le débat, notamment budgétaire, mais pas seulement dans tous les domaines, vivra, ira jusqu’au bout, jusqu’au vote.
Sébastien Lecornu défend son nouveau gouvernement
"Ce gouvernement incarne le renouvellement avec l’entrée d’experts parmi les plus compétents de notre pays", assure Lecornu.
Entre nouveaux visages, experts reconnus et figures majeures de l’équipe sortante, la composition du gouvernement Lecornu II a été dévoilée dimanche soir à 22 heures. Finalement peu resserrée, la nouvelle équipe compte 17 hommes et 17 femmes, dont des reconduits et quelques figures de la société civile. Six membre des Républicains qui ont dit oui au Premier ministre ont été exclus de leur parti.
Le précédent gouvernement de Lecornu avait été vivement critiqué pour son manque de rupture, puisque douze des dix-huit ministres en poste avaient été reconduits.
Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu.
Selon le Premier ministre, "cette assemblée n'a jamais été aussi représentative des Français".
Il faut en tirer des conséquences positives. Il serait temps.
Le Premier ministre commence son discours de politique générale
"J’ai accepté la mission que m’a confiée le Président parce que la France doit avoir un budget", déclare Sébastien Lecornu.
Le Premier ministre a assuré que son discours serait plus concis que celui de son prédécesseur, François Bayrou, dont l’intervention avait duré une heure et demie.
"Certains aimeraient voir cette crise parlementaire virer à la crise de régime. Cela n’aura pas lieu" , martèle le Premier ministre.
Le PS accentue la pression sur le Premier ministre
Dans un communiqué, consulté par Euronews, les socialistes posent trois conditions au Premier ministre :
- la suspension "immédiate et complète" de la réforme des retraites,
- un non-recours à l'article 49.3 qui "ouvre au vote des mesures de justice fiscale comme la taxe Zucman",
- un "assouplissement de la trajectoire" budgétaire pour s'éloigner de la rigueur.
Les intellectuels français montent au créneau
Une voix s’est jointe à celles, à gauche, qui demandent sinon l'abrogation pure et simple, du moins une suspension de la réforme des retraites.
Le prix Nobel d'économie Philippe Aghion a préconisé lundi soir de "stopper l'horloge".
"C’est la façon de calmer les choses", a déclaré le nobélisé français de cette année au 20h de Léa Salamé.
Mardi matin, c'est l'économiste Gabriel Zucman, père de la taxe éponyme, qui a contribué au débat. Dans une série de tweets, il a dénoncé le manque de "justice fiscale" dans le projet de budget pour 2026, qui, selon lui, "défend les privilèges (...) des ultra-riches".
Dans le projet de loi de finances que je viens de consulter, tout a été fait pour épargner Bernard Arnault et les milliardaires français.
🔴🗣️ Faut-il suspendre la réforme des retraites ? "C'est évident qu'il faut le faire" déclare Philippe Aghion, nouveau prix Nobel d’économie. #JT20h pic.twitter.com/w3MFQ2aGvY
— Le20h-France Télévisions (@le20hfrancetele) October 13, 2025
Le Pen dénonce le "budget Bayrou"
À quelques heures de la déclaration de politique générale, la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen a fustigé la classe politique qui "se coalise" pour "empêcher" la tenue de nouvelles élections.
Selon Le Pen, le document reprend les propositions du prédécesseur de Sébastien Lecornu, François Bayrou, et "prévoit d'augmenter les impôts et les taxes de 14 milliards d'euros".
La suspension de la réforme des retraites n'est pas présente dans le budget, a appuyé la députée.
La suspension de la réforme des retraites n'est pas présente dans le budget.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) October 14, 2025
Soit elle est introduite par un groupe, et sera rejetée avec l'article 40.
Soit le gouvernement cherche à gagner du temps, et c'est le budget initial, sans la suspension, qui passera par ordonnances. pic.twitter.com/Xzu3EGu0C6